C'est Raffarin qui avait sorti cette connerie, j'en fais le titre de mon billet : L'Irlande dit "No" au mini-traité de Sarkozy , qui va bien sûr ne plus être le sien.. on devine d'avance qu'il va être mal à l'aise.
L'image représente les résultats partiel à 16H00. Alors en vrac , quelques remarques :
Quand les oui-ouistes vont ils comprendre qu'il ne faut pas insulter les électeurs même quand DES partisans d'un NON racontent des conneries. La force de la conviction c'est de rester respectueux des autres. Ne vous plaignez qu'à vous même si vous êtes défaits. Que dire ce ceux qui par exemple leur montrent la facture des acquis via l'UE 2 jours avant un scrutin. Et ne parlons pas des pathétiques campagnes de communication avec musclor expliquant qu'en votant OUI on n'aurait alors un plus gros braquemart. Tout cela a été grotesque, et ça continue
Ce n'est pas la fin de l'Europe, ou une Europe foudroyée. C'est un modèle de construction Européenne qui est rejeté encore une fois: c'est le 3e "NON" à un traité dont les rédacteurs n'ont pas tenus compte des craintes des européens. Comme le NON français de 2005 il est polymorphe, ce n'est pas le "Non" anti-libéral dont rêvent certains un peu abusivement... C'est une addition de NON, comme il y a sans doute une addition de OUI. Tout cela n'est pas binaire. Analysez tous ces NON, et vous en trouverez un ou deux qui sont constructifs.
Dans twitter, j'ai pu lire des trucs comme ça, sous le coup de la colère qui fait perdre raison: Est-ce que l'UE va couper les aides aux Irlandais? Ou alors leur demander de rembourser? Histoire de leur montrer le progrès.
Et bien non, jeune européiste convaincu: Aucun traité ne permet cela, comment le ferais-tu ? C'est avec ce genre de de discours qu'on exaspère les autres. La colère est toujours mauvaise conseillère. Cet adage aurait du être gravé sur tous les bureaux après 2005. Mais la hargne de certaines élites a perduré. C'est comme ce Barroso qui nous explique que le processus de ratification continue comme si de rien n'était, un peu comme en 2005. On se souvient de la suite.
Le manque de protection contre les méfaits de la mondialisation, l'absence de fonctionnement démocratique avec un parlement croupion. Ca suffit largement à provoquer de l'abstention ou du vote négatif. Ils ont refusé d'entendre les critiques en 2005 et les voilà qui vont se plaindre. Le Monde commence déjà à accuser la presse anglaise d'être responsable du vote Non. Mais bande d'ânes, vous ne comprenez pas que ça n'a pas marché en 2005 ce genre d'analyse à 2 centimes d'euros ? Et ensuite ce sera quoi, les blogs ? les médias en ligne comme je l'ai entendu à Lille il y a quelques semaines ? C'est aussi débile que le coup du plombier polonais (alors qu'on manque de plombiers dans les grandes villes de France).
Du coté Anglais et Irlandais, c'est bien plus proche de la réalité : "Bernard Kouchner, the French Foreign Minister, did nothing to unpick that impression with a disastrous intervention in the final week of the campaign. "The first victims would be the Irish. They have benefited more than others."
Le plan B, Sarkozy en slip.
Et on nous dit qu'il n'y a pas de plan B ? Mais en fait si , il y en a un : Décider dès maintenant que le prochain parlement européen sera une assemblée constituante avec comme mandat de lancer un processus de construction européenne démocratique. Il faut tout remettre à plat, donner du pouvoir au PE , avancer dans l'intégration politique quitte à ne le faire qu'a 5 ou 6.
La présidence française de l'UE commence bien: Sarkozy avait fait croire que son mini-traité allait résoudre tout les problèmes, en fait il n'en n'est rien. C'est pire encore. Et que dire du comportement odieux de son ministre des affaires étrangères: Kouchner ? Et que dire de ceux qui se moquaient des propos de Ségolène Royal qui expliquait que l'Europe doit se faire par la preuve et tenir compte des problèmes concrets des citoyens : Ainsi Sarkozy et Fillon la copient-ils :
En cas de victoire du "non", il n'y aura "plus de traité de Lisbonne", a estimé jeudi soir François Fillon."Mais quel que soit le vote (...) la volonté du président de la République, et qui sera partagée, je pense, par la grande majorité des chefs d'état européens, sera d'aboutir à des réponses sur les questions de fond, pour montrer aux Irlandais et à l'ensemble des citoyens européens que l'Europe apporte des réponses concrètes et protège contre les risques de la mondialisation".
Et pour ça il faudra faire appel aux peuples et non pas seulement aux chefs d'état ! Attention a ne pas recommencer la même erreur. Et d'ici là c'est un sarkozy en slip tâché qui va prendre la présidence de l'UE le 1er juillet. Et pour construire l'UE , vous aurez besoin de ceux qui ont voté NON, c'est pour ça que The Yes needs the No to win...