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Critiques Séries : Anomalia. Saison 1. BILAN (Suisse).

Publié le 23 mars 2016 par Delromainzika @cabreakingnews

Anomalia // Saison 1. 8 épisodes.
BILAN


Les suisses ont tenté les histoires fantastiques avec Anomalia. Ce n’est pas toujours facile de savoir rester cohérent du début à la fin avec quelque chose qui dans un sens prêtait plus à rire qu’à vraiment prendre du plaisir. Si j’ai su apprécier le premier épisode pour ce qu’il avait à offrir (peu de choses mais bon), la suite s’est surtout égarée dans la problématique principale : celle d’être une série médicale ou une série fantastique. Oscillant entre les deux chemins, Anomalia aurait très bien pu être une belle proposition. Les décors sont d’ailleurs magnifiques. Ces montagnes, cette neige, et cet hôpital à la pointe au milieu, tout cela ne pouvait que séduire. C’est même l’un des éléments qui m’a donné envie de poursuivre douloureusement jusqu’au bout. Car mine de rien, j’ai toujours été fasciné par les séries fantastiques, même quand elles ne sont pas très bonnes car la conclusion est bien souvent ce qu’il y a de plus sympathique. Avec les défauts inhérents à de la fiction française de grandes chaînes (bien que ces dernières années notre paysage sériel français se soit mué en quelque chose de beaucoup plus qualitatif), Anomalia doit alors compiler avec des personnages manquant cruellement d’ampleur et des intrigues qui n’arrivent pas à tenir leurs promesses tout au long de ces huit épisodes.

Toute la légende de la source et de cette histoire de sorcière à laquelle elle serait liée est très étrange au premier abord même si c’est présenté avec les grosses ficelles. Disons que j’ai donné le bénéfice du doute à Anomalia, surtout car malgré ses défauts le premier épisode avait l’ambition de raconter quelque chose de neuf avec les moyens de la TSR (la télévision suisse). En s’égarant par moment (notamment dans les couloirs de l’hôpital), Anomalia ne parvient pas à créer suffisamment de frissons pour le téléspectateur. J’aurais apprécié quelque chose qui s’inspire plus d’un Shining par exemple, appuyant le côté claustrophobe du lieu (l’hôpital, le sentiment que la neige nous coupe du monde, etc.) mais non, le manège auquel Anomalia semble jouer est beaucoup plus simpliste que ça. Les ficelles ne sont pas suffisamment bien travaillées pour réussir à associer les deux univers de cette série : le fantastique et le médical. Je ne pense pas que cela vienne d’un manque de moyens mais plutôt d’un manque cruel de savoir faire narratif. Pilar Anguita-Mackay est un petit nouveau dans le monde des séries et cela se voit. Il ne s’est pas forcément inspiré là où il faut, créant ainsi des épisodes ronronnant la plupart du temps.

Il faut donc passé par tout un tas de dialogues manichéens pour venir à bout de passages particulièrement mauvais de la série. Il y a quelques moments où Anomalia semble montrer qu’elle a de l’ambition qu’elle veut raconter autre chose que des opérations médicales ridicules ou encore de créer des apparitions fantastiques sans saveur. L’héroïne manquant déjà de charisme, cela n’aide pas vraiment. La belge Natacha Régnier n’arrive pas à porter la série jusqu’au bout. Elle se donne corps et âme par moment afin de nous faire croire à tout ce que son personnage peut endurer mais difficile d’avaler la pilule qui reste un peu grosse. On est loin d’une Medium par exemple et Natacha Régnier n’est pas Patricia Arquette (CSI : Cyber). Finalement, l’erreur d’Anomalia est de ne pas avoir su aller au bout des choses et d’avoir créé des pistes beaucoup trop mauvaises pour réellement surprendre dans le bon sens le pauvre téléspectateur qui espérait certainement un peu plus. Pierre Monnard, le réalisateur de la série n’aide pas non plus. S’il tente de créer une ambiance (et c’est tout à son honneur), les choses ne sont pas toujours très classes. Le coup des guérisseurs était bien tenté mais si suite il y a, ce sera sans moi…

Note : 2/10. En bref, en s’égarant trop rapidement avec ce qui aurait dû être une jolie petite série, Anomalia n’a jamais atteint ses objectifs.


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