L’incidence des allergies alimentaires a progressé de 18% en 10 ans. Un probiotique pourrait contribuer à réduire leurs effets. Cette étude montre en effet la capacité de Bifidobacterium longum KACC 91563 à lutter contre les allergies alimentaires. Moins connu que son homologue Lactobacillus, Bifidobacterium longum, ce » nouveau probiotique » fait ici ses preuves sur la souris, avec de premières conclusions présentées dans le Journal of Allergy and Clinical Immunology.
D’autres probiotiques ont déjà révélé leur efficacité à réduire les allergies alimentaires, cependant ici, l’équipe coréenne a voulu tester 2 » nouvelles » souches, Bifidobacterium longum KACC 91563 et Enterococcus faecalis KACC 91532, sur des souris exposées à des allergènes alimentaires. Les chercheurs ont ensuite suivi la réponse du système immunitaire. Si les souris ayant reçu E. faecalis ne présentent aucun changement dans leur réponse allergique, les souris ayant reçu B.longum bénéficient d’une réduction et d’un retard dans l’apparition de certains symptomes comme la diarrhée.
Quel mécanisme contre l’allergie ? Le probiotique libère des vésicules extracellulaires (VE) qui contiennent des protéines et de l’ADN qui sont libérés dans les intestins. Dans le cas de B. longum KACC 91563, les vésicules extracellulaires libèrent ainsi 5 familles de protéines extracellulaires de protéines qui, dans les intestins vont se lier aux mastocytes responsables de la réponse allergique, et les amène à l’apoptose, neutralisant ainsi leur capacité à induire l’allergie. Enfin, les chercheurs précisent que la dose de probiotique est un facteur important pour obtenir cet effet anti-allergique : moins de 5 colonies (ufc) de bactéries par souris et par jour ne suffisent pas à empêcher le développement de la réaction allergique.
D’autres applications possibles : L’étude est la première à découvrir le mécanisme -et la dose- d’une souche probiotique qui permet de contrôler l’allergie alimentaire, sans affecter les cellules T régulatrices. Avec d’autres applications possibles : les protéines libérées par la bactérie pourraient également trouver une application dans des crèmes topiques pour traiter l’eczéma. Bref, de nouvelles protéines cibles qui peuvent représenter une étape importante dans l’atténuation d’une réponse immunitaire et dans la lutte contre les allergies.
Source: Journal of Allergy and Clinical Immunology Feb, 2016 10.1016/j.jaci.2015.08.016 Extracellular vesicle–derived protein from Bifidobacterium longum alleviates food allergy through mast cell suppression