Le printemps, arrivé le 20 mars à 5h31 du matin, nous est sorti de la tête, les terroristes ayant frappé à nouveau. Pour nous apaiser, il y a l’humour belge qui se déchaîne et la course aux oeufs de Pâques qui se profile. A cause des oeufs, probablement, Pâques ne m’a jamais fournie l’occasion d’une prise de tête pour le menu dudit jour. Peut-être cela tient-il à mes souvenirs d’enfance : à Noël, on pensait dinde et à Pâques, chocolat. Je n’ai aucun souvenir d’une quelconque recette de gigot. Je ne suis pas une fanatique de la viande d’agneau lui préférant la viande rouge, même si d’après la presse, je prépare de manière inéluctable ma mort, son caractère cancérigène ne faisant plus l’ombre d’un doute. Depuis quelques années, néanmoins, Picard surgelés dont la mission est de pourvoir à l’absence d’imagination de ses clients propose des gigots et je me suis laissée convaincre par commodité de souscrire à cette suggestion. Je n’ai jamais soulevé le sujet en famille sauf avant-hier. Pour une raison que j’ignore, une mouche de printemps peut-être, je me suis laissée aller à demander sur le ton de " Qu’est-ce qu’on bouffe ce soir?" : "Qu’est-ce que vous voulez pour Pâques? ". Mon fils a fait part de son envie de canard. Bof! Ma fille est restée branchée sur l’onglet "poule en chocolat". Et moi dans mon désir de rester peinarde, j’ai risqué "Un gigot ?". Ce à quoi mon cher et tendre a répondu : "Ok mais avec des fayots !". J’ai horreur des fayots. "Des haricots verts, plus écologiques, non? ". Mon fils voyant filer son fantasme de canard a coupé perfidement : "Ecoute maman, il te donne ton gigot, donne lui ses fayots ". J’en suis tombée à la renverse. Avec une poule en chocolat au dessert, je m’en remettrai. Joyeuses Pâques !