Magazine Culture

Critiques Séries : Baskets. Saison 1. BILAN.

Publié le 25 mars 2016 par Delromainzika @cabreakingnews

Baskets // Saison 1. 10 épisodes.
BILAN


Alors que FX a renouvelé Baskets pour une saison 2 et que l’on aura donc une dose supplémentaire de Zach Galifianakis dans le rôle du clown Basket, cette première saison est assez intrigante au premier abord mais rapidement, on comprend ce qu’elle fait sur FX et nulle part ailleurs. Co-écrite par Louis C.K. (Louie sur FX), Zach Galifianakis lui-même et Jonathan Krisel (Tim and Eric Awesome Show), Baskets s’inscrit dans la volonté de raconter des histoires comico-dramatiques avec un ton assez âpre. La série n’est pas la plus heureuse de tout mais ce n’est pas un problème car le but n’a jamais été de montrer un visage heureux. L’idée derrière Baskets est de cacher la vie presque miséreuse d’un homme derrière le spectacle, derrière le personnage de Basket et donc du clown. Le clown est sensé faire rire même si Baskets tente de faire le portrait d’un clown triste. En tout cas, c’est comme ça que je l’ai ressenti dès le premier épisode. Rapidement, on se fait à ce petit monde, déjà très bien introduit dans « Renoir », le premier épisode. La présence en guise de décor de la France était parfait pour introduire le sujet (et d’ailleurs, Baskets va revenir à Paris plus tard dans ce qui est probablement mon épisode préféré de la série : « Picnic »). Je ne pense pas que Baskets prêche quoi que ce soit et pourtant, on sent que la série tente de parler de tout un tas de choses qui nous rapprochent du héros.

Après tout, on a tous connu des hauts et des bas dans sa vie, peut-être même plus de bas que de hauts. C’est ce qui permet de faire du parallèle quelque chose de beaucoup plus intéressant à mon goût. La façon dont le héros est utilisé tout au long de cette saison reste une façon assez originale de mettre en scène des héros. Car je ne pense pas que Chip Baskets veuille être un héros comme les autres. Ce n’est pas quelqu’un qui a quelque chose d’exceptionnel mais qui tente d’être quelqu’un de différent, d’apporter son truc et de se faire une place dans ce monde impitoyable. Grâce à quelques fulgurances d’écriture, qui nous permettent d’ailleurs par moment de retrouver un peu du ton de Louie, Baskets sort du lot et nous propose quelque chose de véritablement neuf par rapport à tout un tas de séries du genre que l’on a l’impression d’avoir déjà vu des dizaines de fois. L’arrivée du frère jumeau de Baskets permet là aussi de créer une certaine forme de dualité avec le héros, comme une façon de dire : regarde ce que tu aurais pu devenir mais soit heureux ou non de ne pas l’être devenu. Car le frère montre plus ou moins le pire de ce que Baskets aurait pu devenir, de ce qu’il aurait pu choisir comme destin.

Et Zach Galifianakis brille dans sa façon d’interpréter le personnage. Je me demande même s’il y avait un acteur différent qui pouvait incarner ce héros. Il est tellement original qu’il colle parfaitement à l’univers de Baskets. Si « Picnic » est une aussi belle réussite à côté, ce n’est pas uniquement grâce à Paris mais surtout car tout ce qui a été fait auparavant durant la saison fonctionne comme sur des roulettes. La série s’est lancée dans une vraie épopée, celle de raconter l’histoire d’un homme qui s’est emprisonné d’une vie qui n’est pas celle qu’il voulait pour lui. La perspective est donc intéressante et le traitement assez sobre et sombre. Outre le fait que Paris est utilisée comme un très joli terrain de jeu qui sort là aussi des carcans du genre (comme quand Louie est allée à Miami par exemple), c’est aussi un lieu artistique qui permet au héros de se retrouver lui-même et de se poser des questions sur son identité. Car c’est clairement ce dont il est question plus que de raconter l’histoire d’un clown triste. C’est la quête d’un homme pour ce qu’il est réellement et c’est frappant car tout au long, on a justement l’impression que cette série veut faire éclore un personnage qui doit rester enfermer jusqu’à la scène finale de la saison qui le libère de ses chaînes.

Mais pour combien de temps. Baskets démontre aussi la cruauté de la société et la façon dont quelqu’un peut être traité, même par sa propre famille. Ne serait-ce que quand son idéal de vie ne colle pas avec ce que l’on veut qu’il soit. Par ailleurs, cette saison apporte une réflexion aussi sur la vie amoureuse du héros, là aussi une pente savonneuse qui aurait rapidement pu tourner au cafard si jamais les scénaristes ne savaient pas du tout où ils vont. Par chance, Baskets sait très bien ce qu’elle représente. On a pu le voir dans « Uncle Dad », ou même dans « Easter in Bakersfield ». C’est ce genre d’épisodes qui sans nécessairement sortir du lot auquel on est habitué par la série nous propose quelque chose d’assez neuf dans son ensemble. Finalement, si le dernier épisode en met un peu trop dans le mélange, l’ensemble des dix épisodes reste en adéquation avec ce que j’attendais de la part de cette série au premier abord.

Note : 8/10. En bref, un très beau questionnement sur la vie et ce que c’est que d’être un homme.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Delromainzika 18158 partages Voir son profil
Voir son blog