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Critiques Séries : Elementary. Saison 4. Episodes 15, 16 et 17.

Publié le 26 mars 2016 par Delromainzika @cabreakingnews

Elementary // Saison 4. Episodes 15, 16 et 17. Up to Heaven And Down to Hell / Hounded / You’ve Got Me, Who’s Got You ?.


Elementary peut être parfois une série difficile à cerner. Disons qu’elle peut être sympathique sans briller, et puis aussi décevante sans briller non plus. Ces trois épisodes s’inscrivent dans une certaine forme de continuité pour la série, comme si finalement le but d’Elementary n’était pas de faire grand chose de neuf si ce n’est suivre un chemin assez classique. Le premier épisode, « Up to Heaven and Down to Hell », la série continue d’explorer une fois de plus les cas de la semaine et l’association qui peut être faite avec les personnages et leur évolution. Rien de bien impressionnant là dedans, même si j’aurais justement apprécié qu’ils aillent dans une direction légèrement différent. Avec l’arrivée du père de Sherlock je pensais que cette année allait en fait un sacré bon usage et finalement, tout est beaucoup trop sporadique. C’est utilisé de façon beaucoup trop légère à mon goût et c’est peut-être justement là où il y a un problème finalement. Fort heureusement pour nous, Elementary a su faire de New York un personnage à part entière de ses cas de la semaine et ses personnages des éléments plus que jamais importants. Du coup, le résultat est légèrement différent et forcément un poil plus intéressant que bien d’autres séries policières qui évoluent avec une trame beaucoup moins personnelle.

L’implication personnelle du héros dans les affaires (ou en tout cas, c’est ce que Elementary cherche toujours à nous laisser penser) permet de creuser la personnalité de celui-ci tout en développant les autres personnages autour. Par rapport aux relations qu’ils entretiennent avec le héros bien entendu, mais pas seulement. Joan est cependant la raison pour laquelle cet épisode ne fonctionne pas totalement. Bien que cela soit intéressant, j’ai l’impression que Joan et Sherlock étaient un peu trop déconnectés l’un de l’autre dans cet épisode. Joan en particulier. Elle donnait l’impression d’être absente de sa propre affaire alors que la série aurait dû faire avec elle tout le contraire et dérouler le tout autrement. Il manque donc un petit truc à cet épisode pour qu’il devienne particulièrement fun. C’est en tout cas comme ça que je l’avais imaginé. Joan et Gregson vont avoir droit à une intrigue personnelle assez forte, développant ainsi leur amitié mais même si j’aime bien Aidan Quinn dans le rôle de Gregson et que par la force des choses (merci le fait que l’on soit en saison 4) fait que l’on s’attache rapidement, il manque un petit ingrédient qui aurait pu donner un poil plus d’émotions à l’ensemble. Et sincèrement, c’est tout ce que je demandais au départ.

« Hounded » donne l’impression de pâtir de l’épisode précédent. Et pourtant, cet épisode s’inspire d’une histoire particulièrement connue de l’univers de Sherlock Holmes. Qui n’a jamais lu Les Chiens de Baskerville ? Ou en tout cas, n’a jamais eu vent de cette histoire. Je savais pertinemment que cette histoire connue de tous (peut-être même la plus connue de toutes dans l’univers de Holmes) allait un jour être adaptée dans Elementary. Par chance, la série parvient à utiliser l’histoire de façon intelligente, continuellement développant la quintessence de Sherlock et Watson. Pour autant, je trouve que cet épisode n’a pas totalement réussi son pari. Adapter une telle histoire, Steven Moffat l’a fait avec plus ou moins de difficulté dans sa version de Sherlock, et je trouve que Elementary a elle aussi un peu de mal à être à la hauteur de l’oeuvre qui est démontrée. Par chance, chacun des membres de l’équipe est utilisé de façon assez judicieuse, ce qui donne aussi de la perspective de l’histoire de Conan Doyle mais j’aurais apprécié que cela soit fait de façon un poil différent.

Bon, il y a déjà eu « The Hound of the Cancer Cells » sauf que ce n’était qu’un clin d’oeil à Baskerville quand cet épisode est une adaptation qui prend l’histoire à bras le corps. Tout n’est pas pour autant raté, mais la déception se fait ressentir. Disons que l’épisode traite l’histoire un peu trop comme quelque chose de classique, comme un cas de la semaine sans en faire un vrai évènement. A l’intérieur de la série, c’est comme si les scénaristes avaient un peu perdu la foi alors qu’il n’y a aucune raison de la perdre. Ou alors, est-ce que les scénaristes n’ont-ils pas voulu éviter de faire de cette adaptation quelque chose de trop événementiel au risque d’en faire des caisses. Enfin, peut-être est-ce dû au fait que nous ne sommes pas sur le sol britannique mais sur le sol américain. La culture est différent mais bon, Elementary a toujours bien fonctionné de manière générale, je serais donc surpris qu’elle ne sache pas du tout quoi faire de chacun des personnages par rapport à l’histoire originale. Heureusement que Joan est là, même si elle pâtit un peu trop de l’épisode précédent à mon goût, qui l’a effacé au second plan alors qu’il aurait été intéressant de faire quelque chose de légèrement différent.

Enfin, « You’ve Got Me, Who’s Got You ? » tente de toucher à un sujet plus ou moins d’activité. Le fait que Elementary fasse un épisode avec pour thématique les comics est quelque chose à quoi on pouvait s’attendre. Après tout, des séries comme Les Experts ont déjà réussi à s’inspirer d’une mode (comme la mode des romans type Twilight si mes souvenirs sont bons) pour raconter des crimes autour. Même Psych, Bones et des séries de ce genre là l’ont déjà fait par le passé. Ecrit par Paul Cornell, qui est aussi un écrivain de comics, cet épisode tente donc de toucher à un univers que le scénariste maitrise. L’épisode ne sort pas toujours de sa mécanique, mais dès qu’il le fait les personnages peuvent délivrer quelque chose de neuf et d’assez convaincant dans son ensemble. Etrangement, je ne pensais pas prendre autant de plaisir à suivre les aventures de Sherlock et Joan autour de ce qui reste pour moi quelque chose d’assez meta. On pourrait presque faire des rapprochements avec les comics quand on regarde Elementary, ne serait-ce que pour la présence de Morland Holmes, le Lex Luthor (ou Lionel Luthor pour les fans de Smallville) de Elementary.

Il n’est pas mauvais du tout John Noble tout de même et c’est bien de lui donner un peu de place par moment. Il est capable de pas mal de choses comme il nous le démontre depuis son arrivée dans Elementary. J’espère juste que si Elementary est renouvelée pour une saison 5 (ce qui est probable), que la série ne va pas laisser ce personnage partir vaquer à de nouvelles occupations. Je pense sincèrement que la série aurait dû faire des choses complètement différentes. Finalement, Elementary continue d’être assez sympathique dans son ensemble avec tout un tas de bonnes surprises même si je suis surtout convaincu que ces trois épisodes suivent un chemin un peu trop maigre à mes yeux. Même une adaptation d’un grand classique de l’univers de Sherlock Holmes m’a fait pas frétiller alors que cela aurait dû clairement être le cas. Dommage.

Note : 6/10, 4.5/10 et 6/10. En bref, des chemins divers et variés avec une déception prise en sandwich entre deux classiques.


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