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Critique Ciné : 10 Cloverfield Lane (2016)

Publié le 27 mars 2016 par Delromainzika @cabreakingnews

10 Cloverfield Lane // De Dan Trachtenberg. Avec Mary Elizabeth Winstead et John Goodman.


Cloverfield, le film de Matt Reeves datant de 2008 avait fait sensation pour son utilisation du found-footage. Il ne révolutionnait pas nécessairement grand chose mais il était bourré de trouvailles et d’idées afin de passer de la SF au film d’horreur en un clin d’oeil. 10 Cloverfield Lane est un projet que J.J. Abrams (le producteur des deux films) a gardé secret pendant pas mal de temps avant de nous le sortir comme une surprise. Mis en scène par Dan Trachtenberg, qui réalise ici son premier long métrage, voici un film particulièrement troublant qui nous masturbe l’esprit du début à la fin. Ce qui est une suite n’en est pas forcément une au premier abord. En effet, Josh Campbell (One Square Mile), Matthew Stuecken (The Tower of Babble) et Damien Chazelle (Whiplash) se sont retrouvés à raconter une histoire qui en vaut bien plusieurs. Dans un premier temps l’histoire d’une accident qui se transforme en une sorte de kidnapping. Puis l’on se rend compte que finalement tout est peut-être très différent et que le kidnapping n’en était peut-être pas un. Enfin, tout cela se transforme en un mélange des genres assez efficace avec un beau twist final que je n’avais pas nécessairement vu venir.

Une jeune femme se réveille dans une cave après un accident de voiture. Ne sachant pas comment elle a atterri dans cet endroit, elle pense tout d'abord avoir été kidnappée. Son gardien tente de la rassurer en lui disant qu'il lui a sauvé la vie après une attaque chimique d'envergure. En l'absence de certitude, elle décide de s'échapper...

Tout au long de 10 Cloverfield Lane, ce dernier parvient à nous surprendre et à se réinventer. Construire tout cela sur un huis clos n’était pas ce qu’il y avait de plus facile et pourtant, le défit a été relevé. Jusqu’au bout, les liens avec Cloverfield premier du nom sont étranges mais l’on remarque très rapidement quel est justement ce lien. Mais avant tout 10 Cloverfield Lane reprend les éléments du film d’horreur en huis clos, où l’on se retrouve avec un personnage étrange qui aurait fait l’armée, qui pourrait bien mentir sur tout un tas de choses mais qui nous laisse malgré tout perplexe. Tout au long du film, le « vilain » incarné par John Goodman insiste sur le fait qu’il a construit cet abri comme un abri anti-atomique pour s’en sortir en cas d’une quelconque attaque. On se rend très vite compte que ce n’est pas forcément le pourquoi il l’a construit au premier abord (et donc que ce pourrait être devenu un abri par hasard). Il n’y a pas pour autant des réponses à tout une fois que l’on a terminé le film mais cela ne veut pas pour autant dire que l’on ne prend pas son pied. Dan Trachtenberg a beau mettre en scène son premier long métrage, il a une maîtrise des espaces qui m’a beaucoup plu.

Il reste sobre pourtant dans sa mise en scène, laissant bien souvent le spectateur imaginer tout un tas de choses mais il manie l’univers de l’horreur avec brio et c’est avant tout pour ça que 10 Cloverfield Lane est une réussite. Ensuite, c’est grâce au casting. John Goodman le premier. Cet homme à qui l’on a envie à la fois de faire confiance mais qui a toujours un truc qui cloche et à qui l’on ne peut donc pas totalement faire confiance. Accessoirement, Mary Elizabeth Winstead est elle aussi impressionnante. Dans sa prestation sans failles elle nous délivre quelque chose d’assez neuf qui sort un peu du lot (ou en tout cas, qui sort de certains carcans du genre). J’aime beaucoup cette actrice de manière générale et 10 Cloverfield Lane parvient à utiliser son talent à bon escient. Quant au scénario, il est assez étonnant lui aussi. Je ne m’attendais pas nécessairement à ce que cela aille dans cette direction. On imagine qu’il y a des trucs qui ont pu être inventé spécialement dans un but de mise en scène car 10 Cloverfield Lane sait comment jouer avec notre esprit et donc parvient à retourner la situation en un clin d’oeil.

Note : 9/10. En bref, une belle réussite tombée comme une surprise au cinéma.


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