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Tu es toi, je suis moi

Publié le 28 mars 2016 par Lamallette @Lamallette1

Par Michelle Bienvenue

Ça doit faire un bon dix minutes que je suis sur son Instagram à scruter ses photos une par une, à regarder  son corps parfait, ses longs cheveux naturellement beaux, ses yeux bleus et sa  vie qui a manifestement l’air d’un conte de fée. Ouais, ça fait un bon dix minutes que je me compare, que je ressens cette chose odieuse qui me tord le cœur et me flanque un nuage noir juste au-dessus de la tête. Ça fait dix minutes que je suis jalouse, dix minutes que j’ai inconsciemment fait pause à mon bonheur, pour me nourrir de cette haine malsaine envers cette fille  que je ne connais même pas et qui n’a aucune connaissance de mon existence.

Puis, je le sais bien que c’est complètement ridicule! Qu’on a tous nos forces et nos faiblesses, mais les faiblesses, je dois t’avouer qu’elles ne sont pas criantes sur les réseaux sociaux. Moi je suis là, assise sur mon divan, en robe de chambre pas très glamour et je regarde cette fille-là, debout devant un mur de brique qui a l’air d’avoir entendu la blague du siècle et qui porte à merveille le genre de linge que je trouve beaucoup trop beau mais que je réussis jamais à bien agencer sur moi, pis je me dis : «Mozus! Pourquoi je ne suis pas comme elle? »

C’est à ce moment-là que je me suis auto-chicanée, que je me suis dit que moi aussi, j’avais une valeur! C’est à ce moment-là que j’ai réalisé que ce petit bonheur que j’essaye de me construire, il ne se nourrit pas par les caractéristiques physiques que je possède et les biens matériels que j’affectionne. Mon bonheur, il s’imprègne de rires, du soleil qui me chatouille la peau, du moment où je réalise qu’il me reste encore une heure à tuer dans mon lit avant de devoir me lever. Bref, c’est à ce moment-là que j’ai pris conscience que le fait d’avoir ces attributs physiques que j’idéalise tant ne m’apporterait pas même l’essence du bonheur, puisque le bonheur, le vrai, il se vit, il se ressent.

Alors à quoi bon gaspiller cette richesse si fragile qu’est le bonheur en s’infligeant des comparaisons dévalorisantes basées sur rien de plus que l’apparence d’une vie idéale. Tout ça pour dire qu’on se compare sans cesse, inconsciemment, mais que ça ne sert absolument à rien. Parce que tu es toi et je suis moi. Ton bonheur par contre, il ne repose profondément que sur toi.


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