Et si tous les Etats africains faisaient comme le Cap-Vert... Voilà un archipel ouest-africain, tourné résolument vers le semi-parlementarisme, qu'il faut ériger en modèle en matière de démocratie. Là-bas, ils ont compris qu'il y a une autre alternative à offrir aux populations que celle qui vise à s'accrocher systématiquement au pouvoir en violation des textes constitutionnels. Ouf !
Le 20 mars de cette année, les Capverdiens sont encore allés aux urnes. Pour choisir cette fois leurs députés. Et contre toute attente, sans qu'il y ait eu la moindre bisbille, ils ont donné, aux libéraux du Mouvement pour la démocratie (MPD), la majorité des voix, les clés du gouvernement de leur pays, après y avoir été écartés quinze ans durant par le Parti africain pour l'indépendance du Cap-Vert (PAICV).
C'est donc la fin de la cohabitation entre les sociaux-démocrates et les libéraux, qui auront désormais les principaux pôles de l'exécutif.
Des enseignements. Dans ce pays, où les femmes jouent un rôle prépondérant dans les affaires et la politique, le PAICV pensait que les électeurs allaient être sensibles à son désir de modernité, incarné par son jeune leader de 37 ans, Janira Hopffer Almada (photo). Mais non ! ils ont jeté leur dévolu sur le MPD d'Ulisses Correia e Silva, qui confirme ainsi sa vitalité politique, dans cette île touchée de plein fouet par le chômage des jeunes.
Guillaume Camara