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Critique Ciné : Anton Tchékhov 1890 (2015)

Publié le 29 mars 2016 par Delromainzika @cabreakingnews

Anton Tchékhov 1890 // De René Féret. Avec Nicolas Giraud et Lolita Chaman.


Anton Tchékhov, est un homme connu pour ses écrits. C’était un biopic tout de même ambitieux dans le sens où nous intéresser à la vie de cet homme n’était pas ce qu’il y avait de plus simple. René Féret (Madame Solario, Comme une étoile dans la nuit) s’est ainsi retrouvé à la tête d’une sorte de léger casse tête. Si René Féret a choisi de se consacrer à cet écrivain c’est avant tout car il a trouvé des similitudes avec sa propre vie. Je ne vais pas m’attarder sur les similitudes que le réalisateur a trouvé dans l’histoire de Tchékhov mais je dois avouer que cela reste assez intrigant. C’est suffisant pour que j’ai envie de curieusement aller voir ce que vaut ce film. Pourtant amené par un casting réussi composé de Nicolas Giraud, Lolita Chaman et Jacques Bonnaffé, le film est très linéaire. On retrouve donc ce qu’il y a de moins intéressant dans le monde des biopics. Je n’ai pas détesté ce film, j’ai juste eu un peu de mal à apprécier l’ensemble pour ce qu’il veut nous conter. J’aurais préféré un chemin un peu différent, peut-être beaucoup plus alambiqué. J’aime bien quand un film est suffisamment original pour ne pas nous donner l’impression de lire un livre et de l’adapter de façon aussi filiforme.

Été 1890. Pour se faire un peu d’argent et nourrir sa famille, Anton Tchekhov, médecin modeste, écrit des nouvelles pour des journaux qu’il signe Antocha Tchékhonté. Des personnages importants, écrivain et éditeur, viennent lui faire prendre conscience de son talent. Sa situation s’améliore et Anton Tchekhov obtient le prix Pouchkine et l’admiration de Tolstoï. Mais lorsque l’un de ses frères meurt de la tuberculose, Anton le vit comme un échec personnel et veut fuir sa notoriété et ses amours. Il se souvient de sa promesse et décide alors d’aller sur l’Ile de Sakhaline, à 10 000 kilomètres de Moscou, à la rencontre des bagnards.

Je comprends aussi la fascination de René Féret pour l’homme qu’était Anton Tchékhov. On sent l’envie du réalisateur de nous montrer l’impact de l’homme sur son époque et ce que ses écrits impliquent encore aujourd’hui pour certains. Si avoir un film aussi littéraire pour célébrer un grand acteur comme Anton Tchékhov est un choix judicieux, on sent que le film a peut-être souffert de son manque de moyens. On découvre derrière l’histoire de cet homme quelque chose d’assez étonnant tout de même, surtout pour son époque. La rythme narrative que Anton Tchékhov 1890 tente de nous proposer est quant à elle là aussi décevante. Rapidement on se rend compte que le film n’a rien de bien émoustillant à raconter. Surtout par son histoire d’amour avec une femme mariée. Là dedans, je suis conscient que Anton Tchékhov 1890 ne pouvait pas faire dans la plus grande originalité mais j’aurais préféré quelque chose d’un peu plus volage, peut-être d’un peu plus léger. Le ton de René Féret est par moment un peu trop morne, éteint, comme si sa volonté n’était pas de parler de la partie romanesque de façon originale, mais uniquement de livrer un pavé biographique sur un homme connu.

Par ailleurs, il y a aussi un problème avec le casting. Il est bon mais mal utilisé ou amèrement dirigé. J’ai du mal à avaler la pilule quand on voit que Nicolas Giraud (Aux yeux des vivants, Loin des hommes) se retrouve avec un rôle qui n’utilise jamais tous ses talents. Au contraire, Anton Tchékhov 1890 n’a de cesse de jouer avec trop peu de choses. Reste cependant les décors. Le manque de moyens n’aura pas été un problème de ce point de vue là. Je dirais même que René Féret a réussi à délivrer quelque chose de suranné dans sa façon de mettre en scène le film. Le grain n’est pas toujours très net (par rapport au montage). Je connaissais pas ou presque pas la vie d’Anton Tchékhov et je n’en ai pas tant appris que ça dans ce film. On tourne un peu rapidement autour des mêmes choses sans parvenir à aller au bout de tout ce qui aurait justement pu être plus intéressant sur la vie de cet homme. Peut-être que le problème vient finalement de la vie d’Anton Tchékhov qui, de base, n’est pas suffisamment agrémentée de péripéties pour mérite une adapter cinématographique (mais il aurait fallu trouver les moments les plus palpitants et tenter de les mettre en lumière plus efficacement…).

Note : 4/10. En bref, d’une bonne idée ressort un film étrangement creux.

Date de sortie : 18 mars 2015


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