Bernard Stiegler repense le travail

Publié le 29 mars 2016 par Erwan Pianezza

Une économie insolvable qui repose uniquement sur la spéculation financière, une robotisation galopante qui menace des millions d'emplois salariés, et l'angoissante "uberisation" de l'économie, phénomène qui voit grandir de manière exponentielle les nouvelles  entreprises basées sur les  outils collaboratifs de l'internet : voilà des thèmes qu'aborde le philosophe Bernard Stiegler, penseur de l'économie, de l'emploi, et des modes de redistribution de l'argent. L'emploi est mort, vive le travail est le titre de son dernier ouvrage qui décrit les mutations à l'oeuvre dans la société du 21e siècle. La question de la production de valeur par la centralisation des capitaux redistribuée arbitrairement aux salariés est questionnée par l'émergence du modèle contributif, comme l'économie du logiciel libre où les meilleures créations ne sont pas toujours rémunérées. L'exemple des entreprises nouvelles de l'internet illustre parfaitement ce paradoxe : des sociétés comme AirnB ou la célèbre UBER reposent sur des outils à bade de logiciel libre et engrangent des capitalisations, parfois des bénéfices,  à la hauteur de leurs concurrents traditionnels : à valorisation identique, AirBnB salarie 1600 personnes tandis que la chaîne d'hôtels Accor emploi 180 000 personnes dans le monde (Source : Capital).

Face à ces nouveaux paradigmes, Bernard Stiegler évoque le modèle contributif où le travail s'oppose à l'emploi. D'un coté, un modèle productif ou l'on participe à une activité créatrice, et l'autre un modèle où l'on fait acte de présence en échange d'un salaire. Reste à étudier la question de la redistribution, que Bernard Stiegler évoque sur la base du modèle français de l'intermittence des artistes.

Source : Bernard Stiegler , réinventer le travail à l'ère de l'automatisation (2014)

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