L'Art grotesque comprend des motifs d’ornementation peints, dessinés ou sculptés reproduisant des sujets de caractères bizarres ou formant des enroulements de feuillages en guise de colonnes dans l’entrelacement desquels apparaissent des figures extravagantes, des personnages ou des animaux fantastiques ; cet ensemble porte le nom d'architecture illusionniste.
On rattache son origine d'inspiration et l'étymologie du mot grotesque à la découverte à Rome (et dans sa campagne) vers la fin du XVe siècle, de décors peints sur les murs de maisons romaines ensevelies depuis des siècles et redécouvertes enterrées (donc semblables à des grottes) : les ruines de l'antique palais de Néron, la Domus aurea en sont un exemple.
Villa Foscari : démons, angelots et arabesques
Le terme art grotesque se rapporte au grotto art des artistes italiens de la Renaissance, en imitation des grotesques antiques :
- Bernardo Buontalenti dans la Grotta et la Grotticina della Madama (1583) au jardin de Boboli du palais Pitti à Florence
- Luca Signorelli dans la chapelle Saint-Brice, cathédrale d’Orvieto (1499-1504)
- Pinturicchio, Raphaël et Giovanni da Udine pour la loggia du palais du Vatican (1517-1518)
- Giovanni da Udine et Jules Romain à la Villa Madame, Rome (env. 1520-1525)
- Perino del Vaga au château Saint-Ange, Rome (1540-1545)
- Marco Marchetti au Palazzo Vecchio, Florence (1556-1557)
- Cesare Baglioni pour les fresques murales de la forterresse de Torrechiara, province de Parme (XVIe)
Ces décors ont été diffusés par des estampes dans toute l'Europe.
Au début du XVIIIe siècle, le mot arabesque a été utilisé pour décrire les grotesques modernes, bien que la stylisation des arabesques s'oppose à la représentation naturaliste des éléments et de la figure humaine.
Ce style de représentation de petits démons, têtes de faunes et corps de nymphes stylisées, entourées de dorures et d'arabesques fines, est propice au raffinement des sens. Sans autre prétention, c'est d'ailleurs tout ce que l'on demandait à ces petites décorations situées entre les stalactites des grottes dans lesquelles les courtisans venaient chercher ombrage et rafraîchissement après une promenade dans les allées du jardin les étés toscans.
Cette forme d'art, conservant ses caractéristiques premières, servit également pour décorer les plafonds et parties de mur dans lesquelles de grandes peintures ne pouvaient être déployées : ainsi pour les plafonds des escaliers et du cortile de Michelozzo du Palazzo Vecchio, parsemés de figures répondant au style grotto art.
D'après Wikipédia