Le Tribunal administratif de Paris, pour la seconde fois, vient de voler au secours des Serres d'Auteuil, magnifique espace menacé de dénaturation au profit des intérêts mercantiles du sport business et de la Fédération française de tennis.
Nos lecteurs savent depuis longtemps comment ce site admirable, un des plus beaux jardins de Paris si ce n'est de France, risque, sous prétexte d'un tournoi de quinze jours par an, d'être privé de son charme discret et soumis au tape à l'oeil.
Jamais la FFT ni son caniche, à savoir la mairie de Paris hidalguisée, n'ont sérieusement pris en compte l'alternative d'une couverture d'une petite partie de la bretelle de l'autoroute A 13 qui passe à immédiate proximité. Il ne faudrait pas réduire d'un chouia les grasses économies de la FFT tout de même !
Ainsi va la collusion, établie depuis 15 ans maintenant, entre une mairie qui confond gauche, clientélisme et animation urbaine et de vilains capitalistes à la française, grands amateurs de combinaisons en tout genre avec des politiciens veules. Halles, Parc des expositions, Jean Bouin, Tour Triangle, Espace Champerret, Samaritaine, jardin d'acclimatation, etc. les exemples sont légion.
Souvent, c'est le patrimoine parisien qui fait les frais de ces arrangements crapoteux.
Même la presse de gauche finit par s'en rendre compte et le Canard enchaîné, la semaine dernière, a noté qu'en 2015, Hidalgo a "jeté à la poubelle la moitié des suggestions de la Commission et a accordé sans ciller les autorisations de bétonner correspondante".
Parmi les bâtiments dans son viseur, "un ensemble historique et pittoresque des XVIIe et XIXe siècles situé dans le 1er arrondissement, devenu l’une des boutiques parisiennes de la marque de luxe Chanel. Mais ce n'est pas tout. Au 130 rue de Bagnolet (20e), une vieille bicoque de l’ancien village de Charonne, jugée par la Commission "caractéristique du bâti faubourien et en parfaite harmonie avec le site", qui sera bientôt rasée par le promoteur Icade. Et au 193 rue Marcadet, "l’élégante façade Art déco de la Fondation Mathilde-et-Henri-de-Rothschild, qui va se retrouver coiffée par une imposante surélévation".
Hé oui ! Le patrimoine ça ne vote pas ou si peu et ça ne dispose pas de proches profondes et de multiples organes de presse pour vanter l'action de la mairie ...