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[Critique] Quand on a 17 ans

Par Régis Marton @LeBlurayphile
[Critique] Quand on a 17 ans

Un film de : André Téchiné

Avec : Sandrine Kiberlain, Kacey Mottet Klein, Corentin Fila

Damien, 17 ans, fils de militaire, vit avec sa mère médecin, pendant que son père est en mission. Au lycée, il est malmené par un garçon, Tom. La violence dont Damien et Tom font preuve l'un envers l'autre va évoluer quand la mère de Damien décide de recueillir Tom sous leur toit.

Fragilité adolescente

Quand on a 17 ans raconte une histoire d'adolescence, une histoire de découverte de soi. Rien de très palpitant en cela, c'est un passage de notre vie que l'on a tous connu. Francis Ford Coppola a métaphorisé l'adolescence comme le moment précis où le soleil s'apprête à se coucher. C'est ce rougeoiement brûlant du soleil avant de mourir derrière la ligne de l'horizon. L'image, très belle, dit qu'être adolescent c'est ce dernier moment fragile, dans une vie, avant de devenir adulte. Ce moment de la vie semble être ce que le cinéaste, André Téchiné, a voulu capturer à travers son film.

Techiné cherche à montrer la fragilité, généralement cachée, du passage à l'adolescence. Ici, Tom et Damien le cache par la violence, donc par l'affirmation de la virilité. Il le montre aussi par sa caméra, tremblante. Son cadre est constamment à la recherche des protagonistes. Le cadrage, par cela marque l'instabilité des émotions des personnages et leurs incertitudes. Le cadre fragile peut faire croire à un mauvais travail, ce qui est appelée la caméra " parkinson " par certains. Mais voilà, certains plans, notamment des paysages, sont d'une beauté remarquable. La manière dont est montré le paysage lorsqu'il est enneigée ou printanier est parfaitement lisible et assez impressionnante. Parfois on en vient à croire que nos personnages survolent littéralement le paysage.

Le film montre aussi l'adolescence comme le moment où on a de compte à ne rendre à personne, cela contrairement aux adultes. Pour preuve, les parents de Damien sont militaire et médecin, deux professions qui nécessitent de rendre des comptes. Tandis que lorsque Damien est violenté par Tom, il n'y a pas de justification à donner. Pourtant, le monde adulte face à cela cherche la justification. Une justification qui sera donné à demi-mot dans le film.

Casting remarquable

L'adolescence ce sont des sentiments instables et des découvertes. On se découvre, on grandit, on combat face à certaines injustices, on s'oppose face à l'autorité et face à soit même. Ici la grande découverte du film semble évidente, mais la bande annonce a pris soin de ne pas dévoiler l'exact élément contre lequel se battent nos héros, ce que nous ne dévoilerons donc pas. Dans ce cas, il faut parler de l'autre découverte du film, la vraie : son duo de tête. Kacey Mottet Klein est Damien et Corentin Fila est Tom. Si Kacey Mottet Klein a déjà une petite carrière derrière lui (Gemma Bovery ou Gainsbourg Vie Héroïque), Corentin Fila tient là son premier rôle. Les deux sont extrêmement juste, peut-être parce que le souvenir de cette période semble frais. L'alchimie entre eux marche parfaitement, on ressent dans chaque moments de haine ou de tendresse la fragilité de l'émotion. Ces performances sont magnifiques et c'est justement sur elle que tiennent le film.

Paradoxalement, on en vient à regretter le choix de la pourtant excellente Sandrine Kiberlain dans le rôle de la mère. En effet, son talent se comprend après quelques minutes. Au début, on aurait tendance à croire à un jeu très typique de l'actrice, avant de comprendre la finesse et l'investissement qu'elle a envers son personnage. Cependant, Sandrine Kiberlain est un visage et un type de jeu qui est connu. Cela est dommage et peut casser en premier lieu la dynamique fraiche du film, composés de visage peu connu. Mais son talent finit par faire le reste, et il ne restera plus, au final, que Marianne.

Conclusion

Quand on a 17 ans est un film qui peut, en premier lieu, déstabiliser les spectateurs peut habituer à ce genre de film. On pourrait le pré-qualifier péjorativement de " film français ". Mais, la vérité des personnages, grâce au talent certains du casting. La tendresse du regard de Téchiné et Sciamma (la scénariste) sur la période adolescence. Tout cela, au final, offrant un petit film totalement romanesque et tendre, font, que si l'on laisse faire, nous emporte dans une petite aventure très peu désagréable. On notera cependant, pour finir, que le film présente quelques longueurs sur le film, et fait intervenir un évènement qui peut paraitre trop gros et pas forcément utile à la narration.

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