Magazine Cinéma

Thank you goodnight de Andy Abramowitz

Par Evenusia @Evenusia

Thank you goodnight

Sortie VF le 20 novembre 2015

Présentation de l’éditeur : chez Milady

Il existe deux sortes d’individus sur cette terre. Ceux qui acceptent de se laisser couvrir de merde et ceux qui envoient tout le monde se faire foutre. Ceux-là sont les plus heureux.
Autrefois Teddy a été une rock star ? Les feux de la rampe, les foules en délire et les tubes sur lesquels les filles s’arrachent leur chemise ont rythmé son quotidien.
Aujourd’hui l’ancien chanteur des Tremble mène une vie d’un ennui mortel dans un cabinet d’avocats à l’atmosphère étouffante, en compagnie d’une femme qu’il finira peut-être par aimer. Redoutant de devenir ce has-been qu’il croise dans les colonnes « gloires fanées » de la presse people, Ted décide qu’il est temps de renaître de ses cendres. Alors que les fans sont en voie de disparition et que les anciens rockeurs on tourné le dos à leur carrière musicale, Teddy décide de les réunir pour renouer avec ses rêves de jeunesse…

L’avis de Merwelh :
Il a suffi d’un message sibyllin, « ton héritage est accroché à la Tate Modern », pour que Teddy Tremble voit son très éphémère passé de rock star ressurgir. Dès lors, les situations les plus invraisemblables et les plus drôles s’enchaînent, les fantômes du passé reprennent vie et Teddy n’a plus qu’une obsession : réparer l’image qu’il va laisser à la postérité, corriger ce fameux « héritage » et refonder les Tremble.

Derrière l’humour à l’anglo-saxonne, ce génial mélange d’autodérision et de lucidité féroce, Andy Abramowitz s’attaque tout simplement à la « midlife crisis » d’un éternel ado de presque quarante ans (et l’on sait toute l’importance du « presque »). Un éternel ado qui n’a jamais vraiment pris le contrôle de sa vie et va découvrir à travers le parcours initiatique d’un fulgurant come-back dans la musique, où sont ses véritables priorités. Teddy remonte le temps et part à la recherche de ses anciens partenaires pour reconstituer son groupe. Seul le guitariste, immature, insupportable et génial, n’a pas changé. La bassiste sexy est devenue sexologue... parce qu’elle ne savait faire que ça. Le batteur a fondé une famille et enseigne la musique à des jeunes qui n’en ont rien à faire. Vont-ils tout quitter pour le suivre dans son délire ?

La grande réussite de l’auteur, outre l’humour et la dérision, c’est l’authenticité avec laquelle il évoque les sentiments, par petites touches, sans jamais verser dans le larmoyant même pour évoquer la pire des douleurs, celle de la perte d’un enfant. Andy Abramowitz excelle à montrer l’incompréhension entre hommes et femmes, le manque de communication et les petits arrangements avec la vérité. Il montre plus qu’il ne décrit, trouve toujours la justesse de ton et le dosage subtil entre humour et émotion, sur fond d’obsession du temps qui passe.

Jusqu’au bout on hésite, ne sachant pas vraiment si l’on doit souhaiter au groupe réuni un succès qu’il risque de ne savoir gérer ou un échec qui renverra ses membres, un peu plus désabusés ou un peu plus éclairés, à la monotonie de leurs vies. Et forcément, l’auteur nous renvoie à nos vies, à nos jeunesses trop brèves, à nos choix et à cet éternelle question : que ce serait il passé si j’avais pris ce chemin plutôt que cette route ?

« Thank you, good night » est de ces mélodies douces amères que nous gardons en tête bien après les dernières notes. 


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