Médecin de Campagne // De Thomas Lilti. Avec François Cluzet et Marianne Denicourt.
Un film qui a le Label des Spectateurs UGC ne peut pas être un mauvais film m’a t-on déjà dit et puis j’ai enchaîné tout un tas de déceptions de Shaun le Mouton (qui a ses fans je sais) à Un + Une, le dernier Lelouch aussi intéressant qu’une porte fenêtre. Mais Médecin de Campagne a piqué ma curiosité. D’une part pour le sujet très actuel, celui des médecins de campagne. Aujourd’hui en France, on manque de médecins dans les campagnes, remplacés par des maisons médicales regroupant médecins et quelques spécialistes. Mais c’est aussi un film sur la difficulté que c’est pour un (ou une ici) jeune médecin de s’intégrer dans une campagne profonde, habituée à quelqu’un. J’ai personnellement connu ça vers chez mes parents alors qu’une jeune femme a remplacé mon ancien médecin traitant. Elle n’a jamais eu l’amour de tous les anciens clients du médecin et aujourd’hui elle est bien installée. J’ai donc retrouvé une histoire que j’ai vécu de loin au travers de ce que ce film tente de nous raconter. Bien au delà de tout ça et puisque c’est de la fiction, l’histoire personnelle de chacun est elle aussi très importante.
Tous les habitants, dans ce coin de campagne, peuvent compter sur Jean-Pierre, le médecin qui les ausculte, les soigne et les rassure jour et nuit, 7 jours sur 7. Malade à son tour, Jean-Pierre voit débarquer Nathalie, médecin depuis peu, venue de l’hôpital pour le seconder. Mais parviendra-t-elle à s’adapter à cette nouvelle vie et à remplacer celui qui se croyait… irremplaçable ?
Médecin de Campagne s’inscrit parfaitement dans ce cinéma français que j’aime bien, celui qui est proche des français et qui tente de nous raconter des choses sur un ton réaliste, peut-être un poil austère mais intelligent. Mais je n’en attendais pas moins de la part de Thomas Lilti déjà à l’origine du très bon Hippocrate (2015). Ce réalisateur semble adorer les films de médecins mine de rien puisque c’est le second qu’il enchaîne en l’espace de deux ans. Les deux films se ressemblent d’ailleurs étrangement dans le ton, comme si finalement Médecin de Campagne était une suite à Hippocrate et que l’on avait pris Marianne Denicourt (L’affaire SK1) comme lien entre les deux puisque l’actrice a fait aussi une apparition dans le film précédent du réalisateur. Je tiens d’ailleurs à souligner la prestation sans faille de cette actrice qui mériterait plus ddatetènon. Quand je vois la façon dont le travail de « Médecin de Campagne » est retranscrit à l’écran, je ne serais pas surpris que cela soit une vision travaillée. Thomas Lilti semble avoir passé du temps dans les campagnes avec les médecins qui soignent les gens presque dans l’ombre.
C’est aussi un film honnête et bourré d’humanité. Les personnages semblent réaliste mais au delà de ça, je trouve qu’il y a quelque chose de vraiment touchant là dedans, collant avec l’image que j’ai de ce que le film tente de dépeindre à sa façon. Le film faut preuve d’une certaine humilité également, notamment par rapport au respect donné aux patients qui sont là pour être sauvés. Certes, il y a des rebondissements ici et là qui créent parfois un sentiment un peu artificiel mais c’est aussi là pour montrer à quoi sert un médecin de campagne et la difficulté que cela peut être d’exercer ce boulot de tous les jours, jour et nuit. On nous présente donc Médecin de Campagne comme le film avec la plus belle profession du monde, sauver des vies. C’est aussi un film qui sait être drôle afin de détendre l’atmosphère, comme Hippocrate a pu l’être de son côté. Les deux films pourraient donc faire partie d’un tout, racontant deux histoires complémentaires sur la médecin en France. Je me demande si le réalisateur va tenter un troisième film sur le sujet afin de raconter quelque chose d’autre sur la médecine française. En tout cas, si c’est aussi réussi que là, je ne serais vraiment pas contre.
Note : 7/10. En bref, comme Hippocrate, Médecin de Campagne est une belle réussite sincère et humaine.