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SANTÉ > Mécanobiologie : traitement magnétique contre le cancer

Publié le 31 mars 2016 par Fab @fabrice_gil
En plein essor depuis vingt ans, la Mécanobiologie étudie comment les cellules réagissent aux forces mécaniques qui s’exercent sur elles. Cette science est en train de bouleverser de nombreux domaines de recherche, de l’étude du développement embryonnaire à la lutte contre le cancer.

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Cellules cancéreuses I ©explora


Depuis deux décennies, la Mécanobiologie, qui étudie comment les cellules et les tissus répondent aux conditions mécaniques de leur environnement, connaît un renouveau spectaculaire. En effet, cette science de la mécanique des systèmes biologiques profite des nouvelles technologies permettant d’observer en direct les cellules se déformer, résister à une pression ou déclencher des réactions biochimiques face aux forces mécaniques extérieures.Avec 11 000 morts en 2015, le cancer du pancréas par exemple, est un tueur en pleine expansion. En 10 ans, nous sommes passés de 5 000 à 12 000 nouveaux cas par an, pour à peine 5 % de chances de guérison. Le directeur scientifique de la start-up arlésienne Cell Constraint & Cancer et cancérologue Rémy Brossel s’explique : "Pour le combattre, les traitements actuels par la radiothérapie et la chimiothérapie se révèlent décevants, toxiques et uniquement palliatifs. En somme, ils ne guérissent pas, ils permettent juste d'allonger la vie de quelques semaines, et le cancer du pancréas reste un diagnostic de mort assurée", regrette l'oncologue. "Innovation de rupture"Le médecin issu de l'université américaine de Stanford oriente ses recherches vers un nouveau traitement du cancer par l'oncologie physique ou "Mécanobiologie". Une discipline apparue il y a 10 ans aux États-Unis grâce au développement de la 3D et "qui a fait passer la recherche de l'étude microscopique des cellules cancéreuses à une autre, macroscopique, du tissu de cellules de la tumeur. Notre ambition consiste à vouloir faire revenir le tissu cancéreux à l'état de tissu sain, en exerçant une "pression" (un "champ de contrainte" magnétique) à l'aide de nanoparticules aimantables placées autour de la tumeur", explique Rémy Brossel. "C'est une innovation de rupture. Ce procédé permettrait de traiter le cancer en utilisant des moyens purement physiques et non pas biochimiques (médicament ou molécule)". Le procédé protégé par un brevet exclusif, positionne la ville d’Arles comme capitale de cette discipline médicale innovante qu'est l'oncologie physique.D'abord simulé en tube à essais, la faisabilité concrète d'un tel procédé -de l'in vitro à l'in vivo- a été démontrée en 2013 sur des souris greffées de cellules cancéreuses humaines mélangées aux nanoparticules ferriques. "Résultat : ça marche ! Ces particules ont joué le rôle de "bioactionneurs" et pu "mettre la pression" sur les tumeurs, réduisant leur extension de manière significative et avec une toxicité quasi nulle, rapporte le cancérologue. "Nous avons analysé les résultats avec le Dr Jean-Marc Guinebretière de l'Institut Curie à Paris, tout était bon : le concept a été validé par l'expérience".De la preuve de concept à la preuve d'efficacitéParadoxalement, le plus dur commence pour la petite entreprise des Brossel, père et fils. "Après la preuve de concept, la preuve d'efficacité est la prochaine étape, mais aussi la plus chère : au total, il nous faudra 1,2 M€ d'investissements pour prouver que notre idée a des chances d'aboutir à un traitement applicable à l'homme". En attendant, Rémy Brossel ira à Boston au mois de juin prochain pour défendre son concept au congrès de l'American Association for Cancer Research (AACR). "Même si on a perdu la guerre contre le cancer, lancée par le président américain Richard Nixon dans les années 1960, rien n'est figé grâce aux avancées de l'immunothérapie d'une part, et de l'oncologie physique que nous développons, d'autre part, conclut-il. On a beau être un peu seuls et devoir rester dans la précaution, il faut y croire". FG

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