Ce qui nous uni, c’est qu’on en a marre de ce système, lance un jeune homme au milieu d’une petite assemblée. Nous en avons marre des patrons qui nous exploitent, du système bancaire qui nous saigne jusqu’à la moelle et de ce système qui détruit notre environnement. (source)
Les mobilisations contre la loi El Khomri ont engendré une initiative enthousiasmante intitulée « Nuit Debout ». A l’origine, un site, Convergence des luttes », dont voici le contenu de l’appel. Le film « merci Patron« , qui étrille le cynisme des oligarques qui se croient tout puissants comme Bernard Arnault, est suffisamment subversif pour ne pas plaire à certains, notamment chez Renault. Il constitue l’un des ingrédients de l’émergence de ce mouvement innovant. Il s’agit de prolonger les moments de grèves et de manifestations en décidant de ne pas rentrer chez soi, d’investir des places publiques et de discuter, débattre, échanger, se réunir en commissions, le tout ponctué de moments plus festifs et de débats à thème, si possible animés par des personnalités stimulantes, comme Lordon le 31 (voir vidéo ici) . Cette première nuit phosphorescente a été suivie par une deuxième que des petits malins ont qualifiée de nuit du 32 mars. Vive l’imagination au pouvoir! D’aucuns qualifient d’ailleurs un peu trop hâtivement à mon sens ce mouvement Nuit debout de nouveau mai 68. La comparaison est hasardeuse mais il est vrai que le contexte économique et social, les violences policières qui s’accumulent, la régression sociale généralisée à laquelle se livrent ce gouvernement comme le précédent, la logique sécuritaire poussée jusqu’à l’absurde, les atteintes permanentes aux droits humains, le tout agrémenté de mots d’ordre et de slogans dont j’admire l’inventivité y concourent probablement. Voilà qui me semble aller dans le bon sens, en effet, si cela pouvait aboutir à construire un nouveau projet de société moins mortifère que ceux que nous proposent la plupart des partis politiques. Pour l’instant, l’événement semble concentré sur Paris, Place de La république, mais l’idée est de propager le mouvement partout en France. J’attends de voir ce que cela va donner et je suis de très près l’affaire. Je ne voudrais pas doucher l’enthousiasme que provoque à juste titre cette initiative heureuse, mais j’attends toutefois de voir comment elle va se prolonger, et surtout durer. Car j’avoue avoir été refroidi par un autre mouvement, celui des indignés et d’Occupy France, qui a visiblement accouché d’une souris, et qui fut à mon grand regret infiltré par un certain nombre d’individus peu scrupuleux, pas aussi démocrates que l’on pourrait l’espérer, et qui évoluaient dans la zone grise des complotistes et autres confusionnistes du genre rouges/bruns qui ne répugnent à aucune proximité avec l’extrême droite, comme ce fut le cas de ceux qui se réclament de la pensée de Chouard ou d’autres. Et comme je fais de la lutte contre le racisme, la xénophobie, le sexisme et l’homo ou la transphobie, de même que la prolo ou « pauvro-phobie » l’alpha et l’Oméga de mes combats personnels, j’attends de voir ce que cela va donner et je reste vigilent. A suivre, donc.
Pour s’informer sur ce mouvement :