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Sécurité en mer

Publié le 02 avril 2016 par Anh2

A la veille du départ de la Transat 2016 AG2R la Mondiale, les notions de sécurité sont de circonstance. Hier nous avons assisté à une manoeuvre d'hélitreuillage dans l'arrère port de Concarneau. 

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Les marins de l'Ar Beg de la station de sautevage de Trévignon se prêtent gracieusement à la photo devant le stand des Quat'Sardines.

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Jean-Michel Robert  évoque le long cheminement avant que les canots pneumatiques ne soient obligatoires sur les navires de pêche. Il nous livre un condensé d'articles de presse (Le Télégramme - Ouest-France - Le Progrès de Cornouaille - Le Marin - France Pêche - Paris-Match - Le Monde). Un usage qui déplaça tant de marins sur les quais...

Janvier  1959, C’est la date d’application d’un décret paru au Journal Officiel un an auparavant  qui prévoit :

«Obligation d’embarquer un engin pneumatique sur tous les bateaux de plus de 25mètres et s’éloignant à plus de 20 milles des côtes».

Après les évènements de la tempête de novembre 1954 où plusieurs bateaux de pêche ont disparu corps et biens la sécurité a été renforcée mais il faudra plusieurs années pour que l’utilisation du canot pneumatique soit officialisée.

Quelques mois avant cette date de janvier 1959, en octobre 1958  le Docteur Bombard fait une malheureuse expérience sur la barre du port d’Etel, justement avec son pneumatique. Alors parler de canot « en caoutchouc » comme dit le marin, c’est pas le moment.

Il va s’avérer par la suite que le canot de Bombard n’était pour rien dans l’histoire, mais un accident qui découle d'une succession de manœuvres et de circonstances imprévisibles.

A Douarnenez, en ce début de janvier 1959 après les fêtes, quelques chalutiers doivent passer leur visite annuelle de sécurité. Les Inspecteurs de navigation vont appliquer strictement les dispositions du décret et le renouvellement des permis de navigation n’est pas accordé à ceux qui n’ont pas embarqué les fameux canots pneumatiques.

 

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Permis de navigation non renouvelé réaction immédiate des marins pêcheurs

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Le mouvement s’étend rapidement et les quartiers de Camaret Le Guilvinec, ceux du Nord de la Bretagne suivent le mouvement mais celui de Concarneau est plus frileux pour le moment, «On verra plus tard ».

On est déjà le 25 janvier, les bateaux sont restés au port, une délégation va rencontrer le Préfet Savreux. Un des Maires les plus remonté est celui du port de Camaret, Monsieur Heise qui n’hésitera pas à déclarer au Préfet «Mon conseil et moi-même nous démissionnerons si le décret est appliqué ». Dès le 26 Janvier le Maire de Camaret réunit autour de lui les Maires des autres ports concernés pour décider de la suite à donner.

Le 28 janvier à Auray se réunissent les délégués des marins, les Maires des communes côtières, les Présidents de syndicats de marins; l’un de ceux-ci Yves Kernaléguen de Douarnenez est un des plus actifs. De l’Ile de Sein le Maire Guilcher et le patron de la pinasse Estienne d’Orves sont venus apporter leur soutien. Vendredi 30 janvier il y aura une nouvelle réunion à Loctudy qui va proposer une Assemblée Générale à Quimper.

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Samedi 31 Janvier: Réunion à Quimper où arrive la délégation qui vient de se rendre à Paris pour y rencontrer les Ministères concernés par ce dossier. Le compte rendu de la délégation n’apaise pas la détermination des marins.

Lundi 2 Février. La tension n’est pas tombée mais quelques bateaux commencent à sortir dans différents ports…sans leurs canots pneumatiques et sans leur permis de navigation, le poisson n’attend pas !

A Camaret c’est toujours le Maire entouré de quelques représentants des pêcheurs qui organisent la réaction sans complexe on décide :

« On va faire appel à de Gaulle ».

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Pas de Gaulle directement mais Brouillet le Chef du Secrétariat de la Présidence de la République, Tromelin technicien détaché au Ministère de la Marine Marchande et Cahen Salvador le Chef de cabinet du Ministre Buron (des travaux publics). A 18h30 ce lundi 2 février 1959 après près de dix heures de discussions au téléphone avec les Autorités un accord semble établi entre les pouvoirs publics et les représentants des marins pêcheurs.

Tous ces évènements ont attiré sur les quais des ports Finistériens journalistes et hommes de radio et de télévision. A Douarnenez Léon Zitrone envoyé spécial de la RTF débarque avec une équipe de techniciens et avec sa verve habituelle va de bateau en bateau « racontez nous mon brave » !

 à suivre...

 

 


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