Depuis quelques temps nous découvrons l'Amérique et nous avons fait face à un formidable paradoxe que seuls ceux qui sont dans le pays peuvent appréhender.
Le crédit ! Il y a tout ce qu'on entend sur l'Amérique et les crédits puis il y a la réalité. Cela devrait faire l'objet d'une étude dans les écoles de commerce.
Tout d'abord expliquons un peu le principe formidable que notre logique européenne a certainement beaucoup de mal à saisir…
Aux US plus on est endetté meilleur on est. On juge votre valeur non pas à vos assets mais à vos crédits et à la capacité que vous avez à les rembourser. Donc quand vous êtes du genre je paie tout ce que je dois de suite et je ne m'endette pas sauf pour des gros achats…c'est pas bon ! Si maintenant vous êtes du genre je prends tout à crédit, je n'arrive pas à rembourser…pas bon non plus ! Aux US il faut montrer que vous savez prendre à crédit mais sans en abuser pour avoir de la valeur pour une banque.
Vient maintenant l'histoire du fameux « Credit History »…le truc sans quoi vous ne ferez pas grand-chose sauf payer des prix exhorbitants sur tout. Il faut pouvoir « créer » son credit history pour pouvoir bénéficier des meilleurs taux du marché. Je vous conseille cet article pour comprendre un peu le principe. Donc autant dire quand vous êtes jeunes, expats…vous n'avez pas d'historique…donc vous êtes un « ghost » comme ils disent. Il faut donc patiemment se créer son historique…même si vous avez des assets ailleurs, on s'en fou !
Face à cette course au crédit, finalement encouragée par le système, on arrive mieux à comprendre certaines situations. Et si beaucoup d'américains ont vendu leur résidence, c'est surtout parce que la majorité des crédits étaient à taux variable donc ils ont vu leurs remboursements augmenter et quand on est déjà ric rac on ne peut pas faire beaucoup mieux donc on vend.
Un point très positif cependant c'est que les intérêts d'emprunt pour l'achat de sa résidence principale sont déductibles des revenus donc autant dire que tout le monde a intérêt à acheter et du coup le marché de la location est loin d'être euphorique comme dans certaines capitales européennes.
Bref, vive l'Amérique !