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309 – dans l'ame du demiurge (1)

Publié le 04 avril 2016 par Jeanjacques

Nous allons effectuer une curieuse démarche pour déterminer  si notre univers était le seul  possible, ce qui suppose de démontrer l’impossibilité des autres. Pour cela nous allons nous placer  « avant le début de l’éternité », en nous demandant  quelles options s’offraient au  démiurge... comme si nous pouvions lire dans son âme.  Quelles seraient celles qui comporteraient le moins de contraintes et  les options qui s’avéreraient non réalisables ?

Il devrait au tout début déterminer le mode de création: devait-il présenter un monde fini avec ses astres et habitants ou au contraire se contenter de fournir la matière première en laissant celle-ci libre de s’agencer à sa guise ?

Un monde livré fini serait statique, figé, chaque étant demeurant achevé dans son être. Il faut donc que le démiurge y introduise du mouvement lequel suppose du changement et donc de l’évolution.  Mais pour que les objets du monde évoluent à l'évidence il ne faut pas qu'ils soient finis; ils doivent se constituer eux-mêmes pour évoluer, se transformer, ce qui suppose des éléments de base pour cette auto construction. Aussi le créateur devra se contenter de fournir les éléments nécessaires en laissant liberté à sa matière pour engendrer des objets finis. Il s’agit de la première limite imposée à sa toute-puissance car il doit  et se retirer de sa création  une fois son œuvre achevée. Ce retrait implique qu'il a posé toutes les conditions pour le bon fonctionnement de son univers et qu'il n'aura plus par définition à intervenir pour les modifier. Quelles sont donc ces conditions ?

En premier lieu d'avoir à définir   la nature des matériaux, leur masse, leur nombre, leurs propriétés.  Doivent-ils être énormes ou de très petites masses ? Le démiurge ne voit pas l’intérêt d’en fabriquer de très massifs puisqu’il suffira d’en empiler un nombre considérable pour s’élever en taille et masse. Il aura remarqué aussi qu’une masse première s’impose nécessairement comme limite sous peine de régresser à l’infini. Ainsi décide-t-il de créer les plus petits constituants de la matière, insécables, que nous nommerons par la suite particules élémentaires. Mais il se trouve confronté à un autre problème : La création devra-t-elle être uniforme avec une particule de masse unique ou diversifiée avec une infinité de masses différentes ? Cette multiplicité pose une difficulté évidente : il sera difficile de constituer deux objets semblables avec le jeu du hasard et nous aurions un univers fait d’individualités chaotiques,  et fort peu liantes pour constituer des masses plus importantes.

Une particule unique présente la difficulté inverse, celle d’objets monotones pouvant à l’infini s’agréger en masses énormes. Car surgit un problème nouveau : comment ces particules vont-elles se lier mais en même temps demeurer indépendantes pour éviter la formation de « gros tas » de matière ? Il est nécessaire qu’elles puissent à la fois s’attirer mais aussi se repousser de sorte qu’elles  gardent leur indépendance pour engendrer d’autres groupements dans une perceptive évolutive. Or, s’il n’y avait qu’une seule particule de masse unique, toutes auraient la même force  pour s’attirer et se repousser de sorte qu’aucune liaison durable n’est envisageable, elles se contenteraient de flotter à proximité les unes des autres.

Dès lors, le choix du démiurge est entre plusieurs particules de masses différentes mais pas une infinité. Sur quel nombre arrêter son choix ? Si nous supposions une dizaine de particules différentes, il faudrait les créer séparément ce qui suppose pour chacune des conditions particulières, des genèses variables. Ainsi, dans une partie de l’univers que nous devons supposer non isotrope, il y aurait plutôt les particules A,B,C et dans d’autres les D,E,F.  Comment cohabiteront ces univers, seront-ils viables à long terme nous ne le savons pas. Mais nous imaginons que le démiurge dans sa simplicité aura choisi un univers homogène,(1) ce qui implique que la procédure de la genèse soit unique et que la création des  particules fondamentales soit simultanée. En effet, nous retrouvons au niveau local la même contrainte: on ne peut imaginer des conditions différentes pour chaque création de particule. (2)

L’homogénéité de l’univers, la procédure unique  et la création commune des particules sont donc des conditions interdépendantes. Mais exigence supplémentaire examinée plus haut : elles doivent être de masses différentes. Il faut donc qu’à partir d’une même action créative puisse surgir des particules de masses variables, et que cette unité se brise en multiple. Quel sera le choix du démiurge ? En combien de parties l’unité devra-telle être fractionnée ? Nous avons bien sûr la réponse mais notre propos est de savoir pourquoi il en est ainsi et pas autrement…

(A Suivre)

 (1) Nous verrons que cette homogénéité est rendu nécessaire  par toute une série de contraintes...que le démiurge avait déjà en tête  pour le choix d'une procédure de genèse.

(2) Ces conditions variables peuvent être réalisées en laboratoire, ce qui n'est pas le cas dans un univers homogène  où ne peuvent se multiplier les types de procédure "primaires".


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