La prochaine fois que mon ado me dira «Je le sais!», j'aurai la puce à l'oreille. Cette nouvelle phrase de base des ados est l'équivalent du «Rien!» lancé par un enfant de trois ans à qui on demande ce qu'il fait tout seul (et trop silencieusement) dans le salon (quand on essaie de se rendormir un peu!).
C'est fou comme le désir de couper court dans mes explications est grand!
«Irais-tu faire une brassée, je voudrais que tu laves... »
JE LE SAIS!
«Ramasse ton...»
JE LE SAIS!
«Ah tu peux prendre du riz comme lunch et...»
JE LE SAIS!
Et je n'ai pas le temps de finir mes phrases. Mais le gros du problème, c'est qu'elle ne le sait pas. Elle pense le savoir. Elle le devine.
Est-ce la peur de devoir apprendre? D'avoir l'impression de ne pas être en total contrôle? Est-ce l'écoeurantite de m'entendre lui lancer des demandes (j'aimerais bien ne plus avoir à le faire et qu'elle le fasse d'elle-même... mais on n'est pas rendu là! Pour le moment, elle est encore capable d'enjamber un tas de linge sale sans penser le prendre et le mettre dans un bac!)?
Je ne sais pas trop, mais le nombre de fois où j'entends ce «Je le sais!» par jour est hallucinant. Et chaque fois, je me prépare à une potentielle catastrophe.
Mais je réprime aussi un sourire (et ça, ça fait du bien! Parce que sans humour, on ne traverserait pas l'adolescence de nos enfants!). Son «Je le sais!» me fait penser au classique «eul sé» de Bob Binette (pour le revoir, cliquez ici).
Et vous, il y a des phrases qui «réveillent» en vous un sentiment de panique?