Magazine Asie

Vent de panique

Par Antoinehl

Vous l’avez souvent lu ici, l’Inde est un pays profondément attachant.
Il n’empêche que c’est un Etat autoritaire et nationaliste.
Autoritaire, souvenez vous il y a quelques mois, après la fermeture obligatoire des bars, boites et restaurants à 23h30, les autorités avaient purement et simplement banni la danse (voir une note précédente ici).
Nationaliste, j’en ai déjà aussi parlé, la majorité des villes au nom anglais ou simplement aux sonorités non indiennes ont du changer de nom: Madras est devenu Chennaï, Bangalore ne s’appelle plus que Buguluru et Bombay est redevenue Mumbaï (à voir cet article intéressant de l’université de Berkeley ici)
J’en arrive vite au fait, mais il me faut poser le décors pour être parfaitement compréhensible…
Il y a quelques mois, le petit fils d’Indira Gandhi, Rahul, a pris la tête du Congrès.

Et sa première décision illustre encore l’autoritarisme et le nationalisme de l’Inde. Rahul a tout simplement décidé de bannir la langue anglaise du pays.

Pour ce qui est des documents officiels (incluant les panneaux de signalisation…) et pour ce que j’ai vu ce matin dans les rues, le changement va avoir lieu dans les prochaines semaines.
Pour ce qui est des médias oraux (incluant j’imagine, la TV), un délais de six à huit mois est octroyé.

Ce décret (ou loi, je n’ai pas bien compris), engendre un foule de conséquences que la magie de l’Inde va, j’en suis sur, ingérer avec facilité.

– La langue hindi est loin d’être parlée par tous. La loi prévoit qu’une deuxième langue, pour le Karnataka, le Kanada, sera autorisée. Des cours gratuits seront donnés et tout étranger (hors touriste bien sur) sera obligé de passer un examen linguistique au préalable à l’obtention d’un visa.
Cela me rappelle quelque chose mis en place en France non ?

– Que vont faire les entreprises comme la mienne ? Rahul, en bon politicien, a la solution.
L’Inde, dit il dans un article du “Deccan Herald” (dont vous aurez des extraits demain sur le net… les joies du direct Indien) l’Inde donc, n’a “plus besoin d’entreprises étrangères sur son sol. Elle doit se concentrer sur l’achat de sociétés hors de son territoire”.
Et de fait, Tata a acheté il a quelques jours Jaguar et Land Rover (voir une note précédente ici).

Sincèrement, je suis partagé entre l’inquiétude des prochains mois (qu’est ce que je vais faire ??) et la colère de voir six mois de boulot réduit à néant par un politicien.

On en reparle rapidement.


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