Journée un peu morose aujourd’hui à Bangalore.
24 degrés et un ciel à rendre déprimé un pinson.
Les torrents de pluie se sont taris et, comme après une averse de neige parisienne, les rues sont boueuses et les traces de pas sur la moquette de l’agence donnent l’impression d’être sur un chantier.
La journée de travail est rythmée par les multiples coupures de courants qui plongent l’open space dans une semi-obscurité d’avant orage.
Toujours une grande activité au dehors, des immeubles sont en perpétuelles construction, et, dans les rues, des centaines d’intouchables remplissent les trous de la chaussée avec une terre et des cailloux qui seront emportés à la première averse venue.
En passant par la foret le matin, mon rickshaw longe un chantier qui consiste en la construction d’un mur qui serpente entre les arbres.
Depuis trois semaines, seul le trou est fait, et les piles de matériaux s’entassent ici et là, attendant d’hypothétiques ouvriers qui ne sont jamais présents.
C’est ça Bangalore, une ville en pleine mutation, ou se mêlent des immeubles hi-tech et des ouvriers qui n’ont d’autres outils que leurs mains. Le tout douché par une pluie qui nettoie autant qu’elle détruit.
J’ai fait un tour sur Google Earth hier soir et me suis baladé à votre insu au dessus des quartiers bien rangés de Paris, refaisant mon trajet entre la maison et le bureau, allant vous regarder d’au dessus et vous imaginant pestant contre la pluie fine qui tombait hier soir sur la ville. Et puis j’ai baissé le regard et ouvert la porte qui donne sur ma rue de Cooke Town.
Le ciel était sombre, l’eau ruisselait du toit pour aller couvrir sans un bruit ce qu’il reste d’un bitume à l’agonie.
Il est temps que le soleil revienne.
Heureusement, une belle éclaircie ce soir avec un pot et des discussions à bâtons rompus avec deux des expats au Sherlock Holmes, bar qui était censé selon la description de mes collègues, être un des plus anciens de la ville, et qui s’est avéré plus du style années 80 que de celui d’un vieux pub anglais.
Je me couche heureux en écoutant 2000 ans d’Histoire sur la vie de La Callas. On est pas bien là?