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PARKINSON et troubles du sommeil, pourquoi un cycle infernal – Molecular Psychiatry

Publié le 06 avril 2016 par Santelog @santelog

La maladie de Parkinson est souvent associée à des troubles du sommeil, cette étude, présentée dans la revue Molecular Psychiatry, contribue à expliquer cette association, et comment un rythme circadien perturbé et/ou une exposition désordonnée à la lumière, peuvent aussi aggraver la maladie.

PARKINSON et troubles du sommeil, pourquoi un cycle infernal – Molecular Psychiatry
Les chercheurs de l’University Temple (Phyladelphie) montrent que le manque chronique et que la perturbation de l’horloge biologique, sont aussi des facteurs de risque à part entière de la maladie de Parkinson. L’étude, menée sur l’animal, montre, en particulier, que les perturbations du rythme circadien pré-existantes à l’apparition de la maladie de Parkinson empirent considérablement les déficits moteurs et les troubles d’apprentissage provoqués par la maladie.

Les patients atteints de la maladie de Parkinson souffrent souvent de troubles du sommeil et de troubles du rythme circadien. On ne sait clairement si ces perturbations influent sur le développement et la progression de la maladie de Parkinson ou en sont une conséquence et un symptôme. Une étude a montré cependant qu’une amélioration du sommeil réduit les symptômes de la maladie. Cependant, selon le Dr Praticò, ces perturbations du rythme circadien sont de plus en plus signalées avant l’apparition de la maladie, ce qui suggère qu’elles pourraient être des facteurs de risque. L’étude est ainsi la première à démontrer qu’un facteur environnemental, une exposition quotidienne chronique à de longues périodes de lumière avec une trop brève exposition à l’obscurité, ce qui perturbe le rythme circadien va exacerber les symptômes et la pathologie.

L’équipe a étudié l’effet d’un rythme circadien altéré sur un modèle de souris bien établi de la maladie de Parkinson. Un premier groupe de souris, le groupe témoin, a été maintenu à un rythme circadien régulier, avec une exposition à la lumière e 12 heures suivies de 12 heures d’obscurité, chaque jour. Le second groupe de souris a subi une altération de son rythme par l’exposition quotidienne à 20 heures de lumière d’affilée, suivies par 4 heures seulement d’obscurité.

Au bout de 2 mois, certains animaux de chaque groupe ont été traités avec la MPTP, une neurotoxine qui reproduit les différents aspects de la maladie chez la souris. L’évaluation du mouvement et du comportement montre que,

·   toutes les souris traitées avec la MPTP ont bien développé la maladie de Parkinson,

·   les animaux avec rythme circadien modifié connaissent des déficiences d’apprentissage plus importantes, des déficits moteurs plus sévères, avec une réduction importante de la coordination motrice.

Quel processus sous-jacent ? L’équipe a examiné les cerveaux de souris affectées et, dans la zone de la substance noire (substantia nigra) observe une réduction significative des neurones qui produisent la dopamine, une perte caractéristique de la maladie de Parkinson. Ainsi, la perturbation du rythme circadien accélère la mort des neurones. De plus, les cellules microgliales, qui protègent normalement les neurones, deviennent hyperactives et cette sur-activation de la microglie vient aggraver la réponse inflammatoire accélérer la progression de la maladie.

Il reste à vérifier si ces résultats sont reproduits chez d’autres modèles animaux et chez l’Homme. Cependant, ces premières données suggèrent qu’en rétablissant le rythme circadien, il serait possible d’inverser l’inflammation du cerveau et la mort cellulaire. Avec, bien évidemment, des implications importantes pour la prévention et le traitement de la maladie de Parkinson chez les personnes souffrant de troubles chroniques du sommeil.

Source: Molecular Psychiatry 5 April 2016 doi:10.1038/mp.2016.47 Circadian rhythm dysfunction: a novel environmental risk factor for Parkinson’s disease

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