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Auteur : Jean-Luc BizienCycle : Katana
Édition : Le Pré aux ClercsParution : 2013
Pages : 364Prix : 16 €
Genre : Jeunesse, Fantastique
Ichirô et les siens ont affronté de terribles épreuves. Ils décident de venger la mort de leurs parents en abattant le seigneur-dragon. Mais ce dernier connait sa puissance, et désire l'affrontement. Une seule arme peut vaincre le monstre : le katana du défunt Toshirô, dont la lame a été bénie des dieux. Où se trouve cette lame de légende? Existe-t-elle seulement ? Qui peut se montrer digne de la manier ? Les combattants devront s'unir pour relever l'ultime défi qui les plongera dans la plus terrible des batailles.
A
vec Dragon Noir, Jean-Luc Bizien plonge le lecteur dans une ambiance plus sombre que celle du premier tome : il revient sur le passé d’Hatanaka, lors de la fameuse journée où le seigneur Toshirô a été attaqué et qui a tout déclenché… Au-delà de ces flashbacks, que j’ai beaucoup appréciés, ce deuxième et dernier tome est surtout marqué par le combat final qui oppose nos cinq héros et le seigneur dragon. Un combat que l’on redoute, que l’on attend, et qui finit de manière moins spectaculaire que prévu, mais qui ne m’a pas étonnée outre mesure. Je dois bien avouer que cette fin ne m’a pas vraiment surprise, pour une fois je m’en étais doutée assez tôt dans le roman.
Mais finalement, ce n’est pas tant cette scène finale qui est importante, mais plutôt le chemin qui a mené nos héros en ce point de l’histoire, le destin qui les a réunis en ce moment précis pour défier le Dragon Noir. Ainsi, Ichirô s’efface un peu plus dans ce tome, laissant plus de place aux autres personnages. Cela permet à plusieurs d’entre eux d’évoluer considérablement dans ce tome, chacun menant sa propre quête initiatique, sa quête de lui-même. Chacun apprend à mieux se connaître, à s’accepter en profondeur, avec ses forces et ses faiblesses, mais aussi à respecter celles des autres et à comprendre comment on peut être complémentaire et donc plus fort ensemble que seul. C’est quelque chose de très positif dans le fond, mais j’ai trouvé que cette évolution était trop rapide, trop soudaine.
C’est le sentiment général que j’ai eu dans ce dyptique : le rythme est très soutenu. Trop, en fait. J’aurai vraiment apprécié que l’auteur prenne le temps de développer encore davantage l’univers et les personnages, car tous ont une histoire à raconter, et tous méritent des approfondissements. Cette trop grande rapidité dans le traitement des différents sujets et des personnages ma laissée sur un goût de trop peu : à la fin, je ne garde un souvenir de cette histoire qu’à travers le prisme de la vengeance, alors qu’elle a beaucoup d’autres choses à raconter.
Je pense que tout cela est dû au public visé : c’est avant tout un roman jeunesse, et je vais peut-être me faire critiquer pour avoir dit ça, mais j’aurais aimé avoir le même roman, mais en version « adulte », pour aller plus loin. J’aime les romans jeunesse et young adult, ne vous y trompez pas : simplement, j’ai trouvé que Katana avait une bonne base pour un roman adulte, et c’est pour ça que j’aurais aimé le voir traité différemment.
Dans ce second tome, nos cinq héros sont confrontés à leur destin : il faudra d’abord qu’ils affrontent ce qu’ils sont et qu’ils l’acceptent avant d’être capable de se dresser devant le seigneur dragon… Une quête initiatique qui amène de belles évolutions au sein des personnages, mais malheureusement trop vite amenées du fait du rythme très soutenu du récit : les batailles, les dangers et les flashbacks s’enchaînent, laissant peu de temps au lecteur pour reprendre son souffle. En conséquence, bien que le roman comporte de bonnes bases, il reste un peu trop en surface à mon goût, aussi bien au niveau de l'intrigue et des explications fournies, qu'au niveau des personnages, de leur psychologie et des liens qu'ils tissent entre eux. Un bon roman pour la jeunesse, mais que j’aurai aimé découvrir en version adulte, encore plus sombre, et qui prendrait le temps d’approfondir l’univers et les personnages.
7/10