Chaque nouvelle technologie passe à peu près par les mêmes étapes. D’abord coûteuse lors des premières versions, elle se démocratise en devenant plus accessible et abordable avant de devenir de plus en plus portable. Portrait de l’imprimante 3D OLO en avance sur son temps.
Une campagne Kickstarter qui «kicke des culs»
Réussir à atteindre les objectifs d’un projet Kickstarter ne relève plus de l’exploit. La plateforme de financement collaboratif compte désormais plus de 100 000 projets intégralement financés comptabilisant un total de plus de 2,2 milliards de dollars.
Aussi embryonnaire qu’il soit, le projet de l’imprimante 3D portable OLO ne demandait que 80 000 dollars pour être officiellement actif. Alors qu’il reste un peu moins de deux semaines avant la fin de la campagne, OLO a déjà récolté plus de 2 millions de dollars! On peut d’ores et déjà affirmer que la continuité des opérations est assurée.
Une petite imprimante qui en a dans le ventre
L’impression 3D commence à devenir de plus en plus financièrement accessible avec des modèles un peu simplistes débutant à un peu plus de 150$ pour finir avec de véritables bêtes quasi industrielles pouvant dépasser largement les 1 000$. OLO a décidé de relever deux défis : celui du prix, pour l’instant fixé à 99$, ainsi que celui de la portabilité. La petite imprimante d’un peu plus de 17 cm de long sur 11 cm de large et 14 cm de hauteur ne pèse qu’à peine 780 grammes et se servira de votre téléphone mobile pour imprimer, évidemment, de petits objets.
La machine utilisera la lumière émise par l’écran de votre téléphone afin de permettre une réaction chimique faisant durcir la résine injectée dans le système appelée Daylight Resin ou résine à la lumière du jour. Cette résine existe sous différentes duretés et couleurs, offrant de nombreuses possibilités allant de la réplique rigide au tampon à imprimer flexible. Avec 400 cm3 de volume d’impression, il est tout donc possible de créer bon nombre de pièces, bijoux et autres.
OLO fonctionne avec des téléphones intelligents de toutes marques et tailles, y compris ceux dotés d’écrans de 5,5 pouces tels que l’iPhone 6s Plus ou le Galaxy A7. Il en va de même en ce qui concerne les systèmes d’exploitation, OLO supportant iOS, Android, et même Windows.
Des caractéristiques techniques très honorables
Avec une résolution atteignant 32 microns, bien supérieur à de nombreux modèles plus onéreux, vous pouvez donc vous attendre à du travail de précision.
Ce n’est pas parce qu’elle est petite que la OLO ne peut pas offrir des performances dignes des grandes. Avec une résolution atteignant 32 microns, ce qui est bien supérieur à de nombreux modèles plus onéreux, vous pouvez donc vous attendre à du travail de précision.
Alors certes, vous ne pourrez pas utiliser votre téléphone durant l’impression, et ce pour une période pouvant atteindre presque 4 heures. Aussi bien dire que cela se fera donc la nuit! L’imprimante fonctionne sans alimentation extérieure grâce à 4 piles AA et ne fait aucun bruit.
Résolument ouverte, l’application de la OLO permet d’exploiter des modèles 3D numérisés à partir d’autres applications telles que Autodesk 123D Catch ou d’objets créés à partir de votre logiciel de modélisation 3D favori (pourvu qu’il puisse générer des fichiers STL, OBJ ou PLY). Autre petite originalité, vous pourrez recevoir des messages 3D de vos amis et les imprimer directement de votre téléphone. Mais bon, il ne faudra pas être trop pressé, rappelez-vous que dans le cas d’un iPhone 6 par exemple, on ne peut fabriquer plus d’un centimètre de matière en 46 minutes!
Très économe en consommation de matière première, le système de fonctionnement de la OLO est conçu pour éviter les pertes de matériel d’impression, dont le prix n’a toutefois pas été annoncé. L’entreprise ne compte pas en rester là et promet pour l’année prochaine trois nouveaux modèles : la OLO / TAB avec une diagonale de 12 pouces pour tablette, la OLO / HDM avec une diagonale de 6 pouces OLED mais une résolution réduite à 22 microns, et finalement la OLO / PRO de 18 pouces pouvant accepter des écrans 6K.
Une nouvelle génération d’imprimante 3D?
Les téléphones intelligents devenant de plus en plus de réelles plateformes intégrant tous les aspects de nos vies numériques, il n’est pas surprenant de les retrouver au cœur de ce projet plutôt novateur. Faire baisser le prix d’une imprimante 3D en utilisant ce qui se trouve déjà chez un grand nombre de clients potentiels est en effet plutôt malin. Après les fonctions appareils photo, radios FM, numériseurs, lecteurs MP3, consoles de jeux et toutes les autres applications possibles et imaginables, voilà donc que nos téléphones se transformeront désormais en imprimantes 3D.
L’impression 3D n’a donc pas fini de nous surprendre et, qui sait, nous pourrons peut-être plus rapidement que prévu imprimer nos propres organes, nos propres prothèses et pourquoi pas même des robots qui pourront en imprimer d’autres à leur tour.
Il ne nous restera plus alors qu’à disparaître…