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Critiques Séries : Animals. . Saison 1. BILAN.

Publié le 10 avril 2016 par Delromainzika @cabreakingnews

Animals. // Saison 1. 10 épisodes.
BILAN


Les frères Duplass ont beau avoir perdu Togetherness après 2 saisons, ils ont encore Animals. (déjà renouvelée pour une saison 2 avant même la diffusion de la saison 1). Cette comédie animée est cependant très étrange dans le sens où elle pose pas mal de questions que nous, être humains on se posent déjà, mais au travers du regard des animaux. Sincèrement, je ne m’y attendais pas du tout mais je suis heureux de voir que cela fonctionne aussi bien. Enfin, ce n’est pas non plus la comédie animée de l’année mais j’ai réussi à aller au bout de la saison 1, ce qui n’était pas gagné au premier abord. HBO n’avait pas fait de série d’animation depuis un sacré bout de temps (depuis The Life and Times of Tim, avec laquelle je n’ai jamais réussi à accrocher). En tout cas, Animals. s’inscrit parfaitement dans la lignée de ce que l’on peut attendre de la part de HBO dans le genre. En plus de ça, cela pourrait aussi très bien entrer dans le monde des comédies animées de Adult Swim ou encore de Comedy Central comme je le disais déjà avec le premier épisode. HBO a probablement voulu tenter quelque chose qui pourrait séduire le même public et ainsi attirer de nouveaux téléspectateurs sur la chaîne. Animals. reste donc un produit d’appel plus qu’un changement de direction pour HBO. Après tout, ils n’ont pas d’autres projets de séries animées.

Au travers de ces 10 épisodes, Animals. propose des réflexions assez intéressantes d’un point de vue social, politique, économique, etc. mais avec le regard de pigeons, de chiens, de chats, de rats, etc. C’est peut-être aussi pour ça que j’ai trouvé Animals. réussie, car la série a su aller un peu plus loin que ce que j’avais imaginé au départ. Dans le registre des comédies animées, je ne m’attendais pas du tout à ce que Animals. puisse être à la fois drôle et aussi dépressive. Le constat que fait par moment cette série me rappelle alors énormément le style Duplass que l’on a déjà pu voir à l’oeuvre ailleurs dans Togetherness. Bien entendu, je ne vais pas dire que Animals. ressemble à leur autre série car les deux sont très différentes mais derrière il y a la même volonté de raconter, la même sensation qui se dégage et c’est peut-être le sentiment le plus étrange qu’il y a là dedans. Au travers d’histoires rocambolesques, aussi un pigeon qui prend des stéroïdes afin de gagner un concours de vol contre un oiseau qu’il déteste, ou encore deux chiens qui discutent de leurs histoires de coeur, c’est assez drôle. Cela personnifie des animaux, comme si c’était des êtres humains et le but ici est de nous faire rire avec des choses qui, racontées avec des êtres humains ne pourraient probablement pas être aussi drôles.

Car le ton reste dramatique derrière mais avec pour visages des animaux, cela passe vraiment comme de la comédie. Phil Matarese et Mike Luciano, les créateurs de Animals. ont su faire quelque chose des personnages dont ils vont les voix dans chaque épisode. Non pas que je trouve leur façon d’incarner les voix exceptionnelles mais ils apportent chacun une vraie personnalité qui appose cette réflexion qu’ils cherchent à faire passer. Puis il y a un casting de guests vocales sympathiques comme Adam Scott, Aziz Ansari, Jason Mantzoukas, etc. (bon, on voit qu’ils vont piocher dans l’écurie Dan Goor et cie) sans compter sur Wanda Sykes et j’en passe. La première scène du pilote était assez efficace pour planter le décor, à mi chemin entre de la comédie pure, de l’étude sociologique racontée d’un point de vue tiers et quelque chose d’autre. D’ailleurs, dans un sens je retrouve aussi un peu de ce qui a fait le succès d’Anomalisa, cette même ambiance un peu dépressive avec un ton capable de tout dire. Car il y a une vraie liberté mine de rien dans Animals. qui change un peu de ce à quoi j’aurais pu m’attendre. Animals. reste aussi un concept en tant que tel, plus qu’une comédie animée. Il y a d’ailleurs une envie de faire quelque chose, de raconter plus que des histoires d’animaux. Si le concept se retrouve un peu coincé par moment tout au long de la saison, l’ensemble reste suffisamment agréable pour que l’on n’ait pas envie de zapper.

Il y a bien évidemment des épisodes un peu plus faibles, parfois dû aussi à l’étrangeté de Animals. et de sa construction mais même si le tout est assez étrange, on revient sans trop de problèmes. Je pense que je serais au rendez-vous de la saison 2, même si je n’ai pas vu ici énormément de potentiel d’évolution pour raconter énormément de nouvelles choses. L’erreur de Animals. est finalement d’être parfois trop formatée par son concept.

Note : 5/10. En bref, si Animals. reste assez intéressante, dans son ensemble le concept a aussi ses limites.


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