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« L'histoire de Paris-Normandie » par Cécile-Anne Sibout devant la Société d'études diverses
Publié le 11 avril 2016 par GezaleLa prochaine conférence de la Société d'Études Diverses aura lieu le samedi 23 avril, à 16 heures, dans la salle Pierre Mendès France, à l'Hôtel de Ville de Louviers. Mme Cécile-Anne Sibout, historienne et professeur à la Faculté de Droit de Rouen, abordera un sujet qu'elle connaît parfaitement, pour lui avoir consacré sa thèse de doctorat : « L'histoire du quotidien Paris-Normandie ». « Paris-Normandie succède au Journal de Rouen, condamné en 1944 pour collaboration. Son directeur de 1945 à 1972, Pierre-René Wolf, ancien imprimeur, évince en 1945 une première équipe installée à la Libération. Patron-éditorialiste chaleureux, paternaliste et autoritaire, Wolf donne une orientation socialisante au quotidien. Avec quelques journalistes, il contribue à la renaissance culturelle d'une région sinistrée par la guerre. Paris-Normandie développe entre 1945 et 1970 ses agences et ses éditions, s'implantant même un temps dans le Calvados et le Mantois. Son matériel se modernise (utilisation pionnière de l'informatique dès 1967). La société propriétaire reste bénéficiaire jusque vers 1970. Le patron de presse Robert Hersant la rachète alors, malgré quelques vives oppositions. La teneur comme la gestion du journal se transforment, la logique commerciale étant désormais privilégiée. Toutefois les recettes baissent tandis que les dépenses augmentent : nouveaux concurrents (hebdomadaires gratuits, blogs sur internet) ; coûteux déménagement en banlieue de Rouen en 2006 ; passage au format tabloïd ; introduction de la couleur... Placé en redressement judiciaire en 2012, Paris-Normandie a quitté le groupe Hersant et se bat désormais contre le groupe Ouest-France. L'histoire un peu chaotique de ce quotidien pose plus globalement la question de l'avenir d'une presse régionale quotidienne de qualité en Normandie. »
Note du blogueur : Je me souviens avec une certaine nostalgie de la vente du grand quotidien régional à Robert Hersant, dit aussi le papivore. Il était parvenu à prendre les rênes d’un journal dirigé par des hommes issues de la Résistance française alors même que son attitude personnelle n’avait pas été des plus dignes durant la seconde guerre mondiale et l’occupation allemande. La façon dont il réussit à racheter les parts de certains actionnaires, si elle est routinière aujourd’hui, fut jugée plus qu’indélicate à l’époque. Les salariés, journalistes et ouvriers du livre (photo prise en juillet 2012 lors d'un nouveau règlement judiciaire) se sont battus pour empêcher la prise de pouvoir de Robert Hersant mais l’appât du gain fut trop vif pour certains et finalement celui qui avait racheté Le Figaro et quelques autres journaux régionaux mit la main sur le journal normand. De grandes signatures comme celles de Pierre Lepape, Jacques Grall, Marc Lecarpentier, Serge Bolloch, pour ne citer qu’eux, invoquèrent une clause qui leur permit de quitter le journal et de gagner qui, Le Monde, qui Télérama…où leur carrière s’est poursuivie avec un talent non démenti. J’écouterai donc avec infiniment de plaisir et d’intérêt le récit de ces années tumultueuses.