Banshee // Saison 4. Episodes 1 et 2. Something Out of the Bible / The Burden of Beauty.
Cette saison de Banshee est sensée être la dernière de la série, ils ne peuvent donc pas merder avec ce qui est devenue au fil des années l’une des scènes les plus fascinantes de sa génération. Cinemax, qui n’était qu’un petit diffuseur de films s’est peu à peu lui aussi laissé avoir par le monde des créations originales. Le moins que l’on puisse dire c’est que ce n’est pas une mauvaise idée. Surtout quand de cette chaîne est né Banshee ou encore The Knick, deux séries que je compte parmi les meilleures séries actuellement diffusées. Pour ce qui est de ces deux premiers épisodes de la saison 4, Banshee nous offre une reprise assez différente de ce que j’avais imaginé au départ. « Something Out of the Bible » est une occasion de retrouver les personnages avec saut dans le temps et flashbacks au rendez-vous. Mais si le fait que la série soit plus centrée sur ses personnages, les émotions de chacun, alors qu’elle est particulièrement bonne quand elle se concentre sur l’action, cela aurait pu donner des épisodes décevants et c’est tout le contraire qui s’est passé. Il n’y a pas encore de morts mais ce que l’on sait avant tout c’est que Banshee réapparaît comme au bon vieux temps.
Le fait que cette saison soit la dernière est étrange mais dans un sens, c’est aussi une occasion en or pour Banshee en s’achever sur une bonne note et donc d’éviter de faire la saison de trop. Bien entendu, il y a une mort intéressante dans ce premier épisode qui nous ramène à la violence dont la série est capable de faire preuve depuis le début. L’identité narrative de Banshee me plaît, dans sa façon de mélanger tout un tas de choses et de trouver un vrai terrain de jeu derrière. Pour le moment, les scénaristes parviennent à écrire une conclusion qui fait sens. Le mélange des temps entre sauts dans le temps et flashbacks a de quoi perdre le téléspectateur mais ce n’est pas forcément fait de la plus mauvaise façon non plus. L’univers de Banshee reste le même, les personnages ont des situations qui ont beaucoup évolué mine de rien et l’on se retrouve donc deux années après les évènements de la saison précédente. Banshee n’a pas perdu de sa violence, de sa capacité à être plus tendre à certains moments tout en restant ultra rugueuse, sans compter qu’il y a aussi un goût toujours très prononcé pour le sexe (on le voit dans le second épisode quand notre équipe de flics débarque en plein tournage d’un film porno douteux). A la fin de la saison précédente, Hood laissait tomber le badge, Job était embarqué par les paramilitaires, Proctor éliminant son rival Fraser, le mari de Carrie tué pour sauver sa vie, etc.
Les cliffanghers ne sont donc pas utilisés dans ce premier épisode de la saison 4, comme si le but était de partir sur de nouvelles bases. Brock est toujours heureux propriétaire du badge de shérif, il a aussi un tout nouveau commissariat (après celui qui avait été rasé dans la saison précédente dans un remake version Banshee de Assaut sur le Central 13), Proctor est parti, le destin de Job est pour le moment un mystère et bien entendu nous avons Carrie. Les sauts dans le temps c’est un effet de style qui reste risqué pour une série, mais Banshee parvient à en faire assez bon usage afin de se concentrer sur les émotions avant de se concentrer sur le reste. L’action a toujours été le fond de commerce de Banshee alors quand la série se concentre sur les états d’âme de chacun, elle fait un exercice beaucoup plus périlleux, auquel elle n’est pas forcément habituée. Certes, il y a un peu d’action de partout afin de rappeler les origines de Banshee et aussi pour garder tout le monde en forme, ne serait-ce que notre héros. Carrie de son côté est donc au milieu de nulle part, sans ses enfants, se cachant derrière des agents de sécurité tout en restaurant une vieille bâtisse. Hood a répondu à la perte de Job et de son badge en se morfondant et en s’éloignant complètement dru monde. Il est isolé et la métaphore qu’il y a derrière est celle d’un homme en prison.
Dans un sens, Hood revient au point de départ, d’où il vient puisqu’après tout il vient de prison, s’est évadé et s’est retrouvé dans l’une des pires villes au monde. Comme quoi, le destin est parfois quelque chose de vraiment salaud. Tout dans Banshee semble en tout cas très différent des années précédentes. Visuellement, la série continue là aussi de faire ses preuves et de réussi à faire des tas de choses intéressantes. Il y a notamment la scène du milieu de « The Burden of Beauty » où Hood et Rebecca se retrouvent ensemble alors que Hood doit lui venir en aide. La scène du chien est assez gore et violente, pile poil ce qu’il fallait pour nous remettre dans le bain. Mais la saison est bourrée pour le moment d’aller-retour complexes entre le monde passé, le présent, etc. On ne sait pas encore comment tout va être interconnecté mais j’ai hâte de le découvrir. Bien entendu, ce n’est pas facile de faire une dernière saison construite de la sorte car cela peut être aussi une façon de briser complètement la mécanique de Banshee et de nous perdre. Mais pour le moment, l’ensemble est plutôt réussi. Rebecca est l’un des personnages centraux de l’action pour le moment.
C’est d’ailleurs sur elle que Banshee choisit de concentrer une bonne partie de son histoire, ce qui dans un sens n’est pas plus mal. Elle est toujours en vie grâce aux flash-backs. Elle croise le destin de personnages toujours plus violents les uns que les autres et Hood est là, derrière, pour l’aider dans ce second épisode. L’introduction du clan Boedicker dans le premier épisode était assez étrange et légèrement confuse à mon goût. On retrouve plus ou moins ce problème dans cet épisode, ce qui est dans un sens assez dommage car je suis sûr et certain que Banshee aurait pu faire des tas de choses différentes et de bien meilleure façon. Quoi qu’il en soit, ces deux épisodes savent rester intelligents dans leur façon de faire des intrigues et de nous plonger dans tout un tas de surprises. Finalement, Banshee est revenue et j’ai plus que jamais hâte de voir la suite. Il y a de très bonnes surprises dans ces deux épisodes, accentuant l’émotion avant l’action, comme le calme avant la tempête et quand on voit comment s’achève le second épisode, je pense que le chaos n’est pas très loin.
Note : 8/10. En bref, retour réussi.