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il faut que la colère populaire s’exprime enfin.

Publié le 13 avril 2016 par Mister Gdec

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« Puisqu’ils nous empêchent de rêver, nous les empêcherons de dormir »

Depuis mon plus jeune âge, enfin celui où la conscience politique commence à frémir, j’ai toujours été adepte de la non-violence et de la désobéissance civile pacifique. Il faut croire que je suis en train de vivre un processus inverse à celui généralement constaté, et que plus je vieillis, plus je me radicalise. Comment pourrait-il en être autrement quand on est d’une génération l’on nous a vendu Mitterand et Hollande pour du socialisme, et Valls ou Macron pour de la gauche ?  Le mépris de la volonté populaire à l’occasion du référendum de 2005, les nombreuses régressions sociales, la baisse du pouvoir d’achat, la généralisation de la précarité et le règne du salarié jetable, agrémentés de l’avènement du tout sécuritaire et du régime Big Brother dans lequel on est fliqués de partout jusqu’en notre plus stricte intimité, voilà tout un tas de phénomènes qui n’arrangent pas les choses. Et c’est là que nos avis divergent profondément. L’ami des Pas Perdus, dans un très bon billet dont je vous conseille la lecture, nous dit à l’occasion de ses pérégrinations « manifestives » de ce week-end que « la violence est illusoire ». Pour lui, quelques excités cagoulés et casqués ne font pas le printemps. Certes, le fait de brûler des poubelles ou casser des vitrines ne fait sûrement pas avancer notre cause, je suis amplement d’accord. Toutefois, je le trouve sur ce coup là bien naïf quand il pense  que ce système capitalisme à bout de souffle s’effondrera de lui-même :

L’ordre social actuel ne tombera pas grâce à une avant-garde qui prône la violence armée. Il s’effondrera sans doute de lui-même. Une sorte d’implosion, un peu à la manière dont sont tombés tous les régimes de l’ex bloc soviétique, tel un fruit pourri parce que plus personne n’y croyait de la tête au sommet.

Des gens d’un large spectre politique, du PS au FN en passant par le modem, l’UDI et tutti quanti, dont les intérêts personnels et matériels ou financiers sont en jeu, qui se partagent les pouvoirs politiques et économiques,  ont tout intérêt à ce que ce système, bien qu’à bout de souffle en effet, perdure. Il n’y a qu’à voir le mépris qu’ils projettent sur les mobilisations sociales comme les manifestations contre la loi El Khomri ou, pire, Nuit Debout. Que n’a-t-on entendu comme insultes, dénigrement, calomnies et autres railleries sur ce mouvement, alors qu’il devrait signifier aux yeux de tous une aspiration positive plutôt salutaire à plus de débats et de démocratie qui dépasse à la fois les partis politiques traditionnels et les syndicats.  La haine sociale et le mépris de classe (et d’âge, parfois) ne cesse de s’étaler au grand jour sans la moindre honte dans bien des médias, sans que davantage de voix que tristement isolées ne songent à s’en offusquer.  Aussi, la plupart des français étant dépossédés de leurs pouvoirs, qu’ils soient politiques, économiques ou sociaux,  et même de leurs libertés les plus fondamentales, je dis que ace à cette violence de l’oligarchie, notre violence populaire est légitime. Et je ne parle pas là de quelques caillassages, mais d’un mouvement de masse, organisé, et puissant. J’ai de plus en plus ancré en moi cette conviction profonde : tant que nous ne leur feront pas peur, rien ne changera. L’heure devrait être au partage, à une répartition plus équitable des richesses, à la résorption du chômage, de la précarité et de la pauvreté, mais tous ces gens n’ont pourtant qu’une idée en tête : accroître davantage leurs profits en rognant toujours et encore plus sur le peu de droits qu’il nous reste. Devons nous attendre d’en arriver à la situation dramatique de la Grèce pour  nous révolter et mettre le hola à cette volonté oligarchique de faire de la recherche du profit à court terme les seuls alpha et oméga de notre projet de société ? Si nous ne les stoppons pas, et si donc nous ne leur faisons pas peur, ils iront encore et toujours plus loin. Aussi, je dis que le moment de la révolte est venu. Et je ne pense pas que les moyens traditionnels de lutte et de protestation soient efficaces et suffisants. Voyez ce qu’ils font de nos grèves, de nos manifestations et de nos pétitions : ils s’assoient dessus, et en profitent de surcroit pour ne nous en mépriser que davantage. Nous n’aurions rien compris. Et bien si, et que trop : c’est la guerre, et ce sont les riches qui sont en train de la gagner. Alors, ne les laissons pas faire. En toute conscience et sans la moindre honte étant donnée la violence qu’ils nous font subir, j’approuve qu’on bloque des succursales de la société générale. J’approuve que des militants aient tenté de se rendre au domicile de Manuel Valls pour lui dire leur fait. j’approuve qu’on tague, voire que l’on tente de murer des permanences du PS, et d’ailleurs pourquoi seulement elles ? Il faudrait le faire pour toutes. Ils sont tous complices de cet accaparement de nos ressources et du fruit de notre travail et de nos luttes comme de nos sacrifices sans retour. Et je ne suis vraiment pas convaincu que nous réussirons à les stopper avec des moyens traditionnels. Qui croit encore qu’une élection va changer sa vie, et le monde ?C’est pourquoi je réfléchis, seul pour l’instant, à des actions symboliques d’ampleur qui soient de nature à leur faire comprendre qu’ils ont franchi la limite, et que trop, c’est trop. Les frapper là où ça fait mal. Répondre à la violence économique et sociale par des actions de violence symbolique efficace. Occulter les caméras de surveillance, détourner les panneaux publicitaires, faire comprendre à tous ces élus corrompus qui se gavent sur notre dos que nous n’en voulons plus, organiser davantage d’actions d’agit prop, et que notre avenir se fera sans eux, réaliser nos propres médias, pour contrer leur propagande inepte. Quelques idées comme ça qui me viennent spontanément. J’en ai d’autres.


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