Alors bien sûr, quand je découvre cela, je suis tout chose. Pour tout vous dire, à dix-neuf ans, je travaillais tout un été pour me rendre quelques jours à Portmeirion !
Je demande comment il est possible de s’attaquer à un tel chef-d’œuvre sans tomber dans la redite ou la citation vaine. Refaire Le Prisonnier aujourd’hui me semble incongru. La série originale tire sa force dans le dépassement du cadre qui l’a vu naître. Les 60s. La Guerre Froide. Les mouvements contestataires. Ainsi le héros sans identité devait définir son ennemi non plus en termes d’Est et Ouest ; la peur de la perte de soi prenait alors un tout autre sens qu’une invasion communiste. Cela débouchait - dans un retournement narratif magistral - sur une interrogation sur la nature même de l’homme occidental moderne en tant qu’être social.
La série fut un échec commercial absolu, un OVNI télévisuel qui cristallisait toute la rage créative de Patrick McGoohan. Et qui, comme toutes les œuvres majeures dépassait les intentions initiales de son créateur.
Et ils veulent faire en faire la suite ? J’ai bien peur que cela ne soit que du Lost matiné de X-Files.
En attendant, nous avons une belle édition en DVD : Le prisonnier : l'intégrale .
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