Grey’s Anatomy // Saison 12. Episodes 18 et 19. There’s a Fine, Fine Line (Part 1) / It’s Alright, Ma (I’m Only Bleeding) (Part 2).
Les doubles épisodes dans Grey’s Anatomy, ce n’est pas toujours quelque chose de facile. Mais ce qu’il y a d’intéressant aussi avec ces deux épisodes c’est leur façon totalement différentes d’évoluer et donc de partir dans une direction intéressante. Le premier épisode des deux, « There’s a Fine, Fine Line » était pile poil ce qu’il fallait. Un épisode qui reste dense, tendu comme il faut, efficace et qui nous offre visuellement un truc légèrement différent de ce à quoi on avait été habitué ces derniers temps finalement. Car ces derniers temps, Grey’s Anatomy a eu le désavantage d’enchaîner quelques épisodes un peu moins sympathiques, peut-être moins efficaces aussi car ils ne brillaient pas et ne sortaient pas du tout. Ils n’avaient rien de mauvais, ils étaient juste des épisodes banaux dans une saison qui voulait incarner un peu plus que des banalités. Accessoirement, le second épisode de la soirée, « It’s Alright, Ma (I’m Only Bleeding) » était assez décevant alors que des personnages font des choix terribles et que le ton passe du coq à l’âne sans que l’on ait véritablement l’impression qu’il se passe quelque chose. Je me demande si au fond ce n’était pas une erreur que de diffuser ces deux épisodes l’un à la suite de l’autre.
A cause de ça, on ressent les problèmes de la seconde partie et l’on voit encore plus les qualités de la première. Le second épisode est un épisode de choix terribles pour les personnages alors même si nos personnages préférés restent nos personnages préférés, la façon dont la série tente de les faire évoluer au travers de toute cette histoire ne fonctionne pas comme prévu et c’est bien dommage. Parfois, j’aimerais bien que Grey’s Anatomy parvienne à nous embarquer dans des directions différentes et nous donner une vision un peu plus large des choses. Mais elle se restreint ici à des choix stupides. Notamment du point de vue d’April et Jackson dont l’histoire n’a plus aucun sens dans la seconde partie alors que la première partie de l’épisode parvenait à canaliser les personnages de façon beaucoup plus intelligente. L’histoire de Callie et Arizona est assez problématique là aussi dans le sens où l’on sait pertinemment comment cela va se terminer : avec Callie qui reste et probablement un retour du couple vedette (et c’est loin d’être ce que j’ai envie, Callzona c’est terminé dans ma tête). Mais l’une des histoires les plus étranges au travers de ces deux épisodes est celle de Bailey et Ben. Cela n’a jamais nécessairement été mon couple préféré mais les deux épisodes ne font pas nécessairement le meilleur des usages de tout cela.
Oui, il y a de belles choses à droite et à gauche comme la crise d’angoisse d’April qui permet de rappeler à quel point sa première grossesse a été pénible pour elle. Mais il y a aussi des trucs qui semblent répéter certains problèmes de la seconde partie de la saison et la façon dont Grey’s Anatomy tente de faire évoluer ses relations. Je pense que l’une des clés qui fonctionne cette année c’est la façon dont la série se concentre sur tel ou tel personnage, tel ou tel couple. On a eu des épisodes comme celui d’April et Jackson « Unbreak My Heart », celui de Meredith « The Sound of Silence » qui reste mon épisode préféré de la saison, ou encore le dîner surprise avec « Guess Who’s Coming to Dinner ». Cette année a son lot d’épisodes remarquables dès que la série se concentre sur des personnages en particulier et tente de les faire évoluer, ou même d’étudier leur comportement dans tel ou tel environnement. Le cold-open de « There’s a Fine, Fine Line » était une façon de nous mettre rapidement dans le bain et le faire de se concentrer sur Bailey est là aussi un choix judicieux de la part des scénaristes. La série a besoin de redonner à Bailey la place qu’elle mérite alors que ces derniers temps elle passe un peu trop au second plan à mon goût.
Du coup, ce que fait cet épisode est de donner aussi à Bailey l’occasion de nous émouvoir (ce qu’elle fait brillamment). L’actrice est d’ailleurs parfaite dans ce rôle de femme forte et brisée à la fois. L’enfermement est aussi quelque chose de très intéressant et qui fonctionne là aussi très bien dans Grey’s Anatomy. La série parvient à utiliser judicieusement l’effet de huis clos, créant de la tension et de la pression là où il faut car Grey’s Anatomy sait très bien où est-ce qu’il faut appuyer pour réussir à nous proposer quelque chose d’un poil plus novateur que les autres. Je ne vais pas vous parler des cas médicaux dans le sens où ce n’est pas mon fort pour parler de césarienne, de bébés, de procédures médicales, etc. mais le médical est aussi très important. Le premier épisode des deux est surtout important dans sa façon d’utiliser le médical comme moteur narratif. Un peu comme cela avait été le cas dans « The Sound of Silence » pour Meredith sauf que le cas c’était Meredith alors qu’ici ce n’est pas Bailey. Mais peu importe, la représentation reste plus ou moins identique. Surtout que le huis clos permet justement de rappeler comme l’épisode de Meredith cette sensation d’oppression qui appuie toujours là où cela va nécessairement apporter de l’émotion au téléspectateur.
Finalement, même si Grey’s Anatomy n’a pas totalement réussi ce double épisode, la première partie était suffisamment forte pour m’emporter (émotionnellement parlant surtout). J’ai été ému, j’ai même eu la larme à l’oeil je ne vais pas m’en cacher. Ensuite, la seconde partie m’a beaucoup plus déplu, notamment sur la fin alors que choisir ce titre de Rihanna n’était à mon sens pas le meilleur des choix à faire. On a l’impression que la façon dont Grey’s Anatomy tente de créer de l’émotion ne fonctionne pas et c’est à mon sens en grande partie dû au choix du titre plus qu’au reste car les acteurs se donnent comme à leur habitude à fond.
Note : 10/10 et 5/10. En bref, Grey’s Anatomy continue d’être capable de très belles choses.