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Critiques Séries : Slasher. Saison 1. BILAN.

Publié le 16 avril 2016 par Delromainzika @cabreakingnews

Slasher // Saison 1. 8 épisodes.
BILAN


Appeler un slasher Slasher est presque ambitieux dans le sens où l’on sait ce que cela veut dire et ce que cela est sensé impliquer. Toute au long de cette saison, j’ai eu l’impression de voir un Direct to DVD produit avec les moyens du bord. Je crois qu’il ne faut pas forcément prendre Slasher pour une série sérieuse qui va nous embarquer dans un truc rocambolesque et nous dégoter des twists efficaces. Car Slasher c’est un revival en numérique de ce qui se faisait dans les années 80 mais avec le ton et l’ambiance moderne des Direct to DVD que l’on connaît tous dans le genre. Grâce à un tueur qui est affublé d’un costume qui fait plus rire que peur, on sent déjà qu’au fond le but de Slasher n’est pas forcément de nous séduire par les frissons. Car les frissons, elle n’en créée pas et les situations sont tellement ridicules par moment que l’on passe ainsi notre temps à rire. L’horreur n’a pas toujours été un genre créé pour faire peur car avec Scream à la fin des années 90 est apparu toute une salve de films d’horreur qui jouait la carte de l’humour grinçant. Bon, Slasher n’est pas suffisamment bien écrite pour impliquer quelque chose de grinçant et l’humour ne semble pas forcément voulu la plupart du temps car c’est dans les moyens ridicules, la mise en scène, l’utilisation de musique pas toujours fortuite ou encore du jeu des acteurs inconnus qui jonchent une série dont l’ambition reste assez légère.

Au bout de quelques épisodes on a l’impression que l’histoire ne va pas aller bien loin mais contrairement à Scream par exemple, je trouve que Slasher a le mérite de tenter le slasher sur petit écran avec des morts aussi cruelles soient-elles (notamment une avec une scie crantée qui m’a rappelé l’un des volets de la franchise Saw dans l’épisode 1.07), mais forcément pas toujours fortes. Ce que j’ai conscience cependant c’est qu’il n’est pas facile de renouveler un genre qui repose sur peu de choses. Le slasher n’est pas un genre qu’il est facile de renouveler. Kevin Williamson avait su le faire en jouant à la fois la carte rétro-nostalgique et l’humour potache référencé dans Scream. Mais cela s’arrête là. Ryan Murphy a plus ou moins échoué avec son Scream Queens a faire un slasher s’appuyant sur les séries roses bonbons pour adolescentes prépubères. Rien de ce qui se passe dans Slasher n’est vraiment neuf mais je suis resté jusqu’au bout car justement, derrière se cache aussi quelque chose qui prête à rire et le téléspectateur n’a pas l’impression de perdre complètement son temps. En tout cas, je n’ai pas eu l’impression de le perdre, ce qui n’est pas plus mal. La musique angoissante, omniprésente dans la série, tente de donner un rythme mais échoue comme beaucoup de Direct to DVD.

Elle reprend donc les codes du film d’horreur moderne sans apporter énormément de sa touche personnelle. Le seul intérêt de Slasher est presque de découvrir un peu plus les personnages et de suivre une vraie enquête en parallèle des meurtres qui opèrent tout au long des épisodes. Cela change un peu de ce que l’on peut voir au cinéma dans un film d’une heure quarante. Car l’on n’a pas forcément le temps de le faire alors que là, Slasher peut justement s’amuser complètement. L’histoire du tueur en lui-même est assez niaise. J’aurais adoré que cela soit quelque chose d’un peu plus original et que cela ne soit pas nécessairement motivé par les mêmes trucs. Kevin Williamson aurait pu s’occuper d’une telle série et créer quelque chose d’angoissant. Il avait su le faire avec Stalker mine de rien. Il y a des épisodes de cette dernière qui savaient créer une vraie part d’angoisse, comme un film d’horreur. Là, tout est trop poli, fade et lisse. Je pense que Slasher a surtout été trop ambitieuse dans son titre, ce qui ne lui a peut-être pas permis de profiter de l’indulgence du téléspectateur fan de slashers que je suis. J’ai trouvé mon compte (en partie) et je crois que c’était largement suffisant. Le manque d’imagination des scénaristes ne fait pas honneur à Slasher mais une saison 2 est encore en pour parler à l’heure où j’écris ces lignes.

Note : 4/10. En bref, tout n’est pas raté mais le manque de budget et d’ambition pèche malheureusement ici.


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