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Critiques Séries : The Girlfriend Experience. Saison 1. BILAN.

Publié le 16 avril 2016 par Delromainzika @cabreakingnews

The Girlfriend Experience // Saison 1. 13 épisodes.
BILAN


Les deux premiers épisodes nous plongeaient dans un monde particulier avec un ton particulier. On retrouve tous les atouts de ce que Steven Soderbergh peut faire de très bon et bien que je ne sache pas trop si Starz a déjà prévu une saison 2, cette première était excellente du début à la fin. De par le ton notamment. Le ton est très important dans cette série car c’est lui qui nous permet de nous plonger là dedans. Au delà du sexe (qui est loin d’être un élément important dans The Girlfriend Experience) c’est tout ce qui tourne autour du sexe qui est important dans cette série. J’ai logiquement adoré la façon dont cela va affecter les études de nos deux héroïnes et surtout comment chacune d’entre elle va évoluer dans un milieu qui les dépasse plus qu’il ne les aide réellement. Il est compliqué de savoir ce que la série veut réellement nous démontrer mais il y a des séquences fortes (comme dans l’épisode 6 à la piscine par exemple) et ce n’est pas la seule scène qui m’a beaucoup plus, mais c’est l’une de celles où la distance de la mise en scène, ce côté parfois un peu froid, rend le tout encore plus terrifiant. Je me souviens alors de Fresh & Bone et de cette mise en scène là aussi appuyée dans ce sens là. Elle mettait un point d’honneur à ce que l’on soit distant pour ressentir au mieux la terreur.

Car cette distance que The Girlfriend Experience créée est justement ce qui nous permet de nous retrouver beaucoup plus proche des personnages. Et j’aime beaucoup cette situation. Accessoirement, Lodge Kerrigan et Amy Seimetz, à l’origine de l’adaptation du film de Soderbergh pour la télévision nous permettent de voir clairement quelque chose se mettre en place. L’idée est d’offrir à ces personnages une vision d’un monde où les clients cherchent simplement la fameuse « girlfriend experience ». En laissant la mise en scène assez distante et froide, ce sont les dialogues qui impliquent forcément beaucoup plus. Les dialogues nous permettent donc de voir un peu plus au travers des personnages et notamment Christine. Cette dernière va rapidement se rendre compte (comme dans l’épisode 6) que ce qui se passe n’est pas si bon que ça pour elle. Dans l’épisode 6, un client veut avoir une vraie relation avec sa call-girl, ce qui est forcément quelque chose qui ne va pas dans le sens du contrat de départ. Les call-girl offrent l’expérience de la petite amie mais cela doit s’arrêter là. Les explications données à chaque fin d’épisode permettent parfois de mieux cerner aussi ce qui se passe sous nos yeux et que l’on n’a peut-être pas perçu.

Si cela ne fait pas partie de la narration de The Girlfriend Experience, c’est comme un bonus de DVD qui serait là pour nous donner encore plus d’informations sur les personnages et ce qu’ils ressentent. Christine est clairement un personnage important dans cette série et je dois avouer que j’aime beaucoup sa façon de prendre goût puis dégoût. Les choses ne sont pas simplistes car l’engrenage dans lequel elle s’est retrouvé n’est pas non plus des plus facile. Il y a vraiment quelque chose de particulièrement pressant dans certaines scènes de la série qui sont là pour nous donner un peu plus de perspective. The Girlfriend Experience est donc délibérément une opération, une expérimentation qui ne cherche pas à intégrer le téléspectateur dans le sens où notre but n’est pas de disséquer les personnages mais bien au contraire de faire des tas de choses différentes. Au départ, The Girlfriend Experience parvient à nous offrir quelque chose d’intrigant autour d’un personnage qui se retrouve enveloppé dans un monde qui ne lui est pas du tout familier, qui apprend rapidement les ficelles du métier et interagissant avec certains de ses clients. On va alors rapidement voir comment ce boulot va affecter ses études et ses performances dans son stage. C’est sa carrière professionnelle future qu’elle joue et elle se retrouve dans un engrenage en parallèle qui est justement néfaste à celle-ci.

Au bout de cinq épisodes, The Girlfriend Experience se met à développer une intrigue très différente, plus thriller-esque alors que l’un des clients de Christine se retrouve au milieu d’une conspiration impliquant un avocat en pleine ascension. Tout cela s’engouffre alors dans quelque chose de beaucoup plus complexe, d’innocence corrompu et je dois avouer que cela m’a fasciné. Au fil des épisodes ce récit aux allures simplistes devient de plus en plus complexe. C’est dans ce genre de moment que l’on a compris où est-ce que The Girlfriend Experience voulait en venir. Le téléspectateur ressent donc avec intérêt ce qui se passe dans la vie de Christine (et accessoirement des autres personnages). Car si Christine reste l’héroïne de The Girlfriend Experience, il y a bien d’autres personnages en parallèle comme cet avocat incarné par Paul Sparks ou encore le personnage de Mary Lenn Rajskub (24), parfait comme il se doit. Au fil des épisodes on découvre aussi que Christine n’est pas la petite fille innocente qu’elle était au départ. Dès qu’elle retourne chez ses parents, sa mère va dire qu’elle a toujours voulu attirer l’attention et que cette sex-tape était largement voulue.

Le côté schizophrène de l’héroïne aide là aussi beaucoup le récit. Cette psychologie complexe me plaît énormément mine de rien. D’un solide film beaucoup trop confus ressort donc maintenant une très jolie série qui a tout d’une très grande. En espérant que Starz choisisse de lui donner une seconde saison car en plus de le mériter, elle a encore énormément de choses à raconter.

Note : 8.5/10. En bref, une belle série.


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