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Cheminement politique personnel : vers le droit au bonheur

Publié le 16 avril 2016 par Mister Gdec

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Après avoir tenté de cheminer collectivement depuis 35 ans à travers différentes expériences associatives, politiques et syndicales, je suis en train de profiter à présent du grand luxe que m’offre mon actuelle période de chômage : du temps. C’est en effet une denrée de plus en plus rare que tente de nous voler les profiteurs de toutes sortes.  Il me permet de lire, de m’informer, de réfléchir, de participer à différents colloques, débats et conférences sur des tas de sujets. Alors, forcément, cela me remet personnellement en question. Et comme je suis quelqun de particulièrement attentif à l’adéquation entre le discours et les actes, mon positionnement politique est en train d’évoluer progressivement. J’étais déjà à la base, de par ma personnalité,  globalement indigérabe par quelque parti que ce soit, comme c’est le cas de toutes celles et ceux qui tentent de se forger leur propre opinion en exerçant leur sens critique trop ouvertement. La plupart des institutions n’y résistent pas longtemps. Sur le ton de l’humour, je me disais d’ailleurs que je suis tellement chiant dans le genre contestataire que même des anars ne voudraient pas de moi. Mais j’avance, à mon rythme, et selon mes convictions. Elles étaient autrefois encadrées par les idées et le programme du front de gauche, mais depuis, j’ai pris le large, et je n’y vois que des avantages, malgré l’incompréhension, voire la franche hostilité de militants et sympathisants de gauche enfermés dans leur prêt à penser et leurs concepts inapplicables. Je ne crache pas dessus, je les ai partagés, autrefois. Mais je pense qu’ils ne sont pas/plus efficaces dans une perception globale de la société française qui ne partage pas vraiment majoritairement nos idées de gauche. J’ai pris progressivement conscience que se dire anti-capitaliste et écologiste,  prétendre lutter contre le libéralisme sauvage sans rien changer de son « propre » mode de vie, c’est à mon sens se mentir à soi-même. C’est aussi entretenir personnellement ce système hyper-consumériste que l’on dénonce pourtant par ailleurs. Est-il vraiment cohérent de se dire anti-capitaliste et de posséder le smartphone, l’ordinateur, le lave-vaisselle, la cuisine intégrée ou  la voiture dernier cri ? Est-il raisonnable de continuer à bosser comme des damnés de plus en plus intensément et de plus en plus tard, avec tous les risques que cela comporte pour sa propre santé (burn-out, risques cardio-vasculaires, troubles musculo-squelettiques, etc etc etc) ? Est-il souhaitable de s’endetter jusqu’au cou sur des périodes de plus en plus longues pour acquérir des biens immobiliers à la qualité de plus en plus contestable, pour engraisser de surcroit des pavillonneurs sans scrupules ? Le tout chaperonné par la bienveillance et le désintéressement légendaire d’un système bancaire dont on connait la grande déontologie et le souci de l’intérêt commun ?   Mon intime conviction est qu’aucun parti ou mouvement ne parviendra à changer la situation économique et sociale que nous sommes de plus en plus nombreux à dénoncer, faite de libéralisme outrancier, de prédation financière amorale, et de mépris pour l’environnement jusqu’à insulter l’avenir et le bien-être de nos propres enfants. Même le gouvernement foule aux pieds les propres lois qu’il édicte lui-même, comme le droit au logement par exemple, avec la loi Dalo. j’en suis donc arrivé à la conviction qu’il y avait quelque chose à retirer du concept de simplicité volontaire, auquel je suis arrivé par hasard, à la faveur de ma situation personnelle compliquée, que je vous épargnerai ici (on s’en fout).  Il ne s’agit pas comme le déclarent avec tant de facilité les gens qui ne connaissent pas le sujet de la décroissance (avec lequel il ne se confond toutefois pas complètement) de retourner vivre dans une caverne éclairée à la bougie, mépris facile. Mais plutôt de se délivrer progressivement de l’emprise de cette société de sur-consommation sur mon existence, et  de toutes ces choses qui entravent ma liberté personnelle et m’intoxiquent. On ne s’en aperçoit pas forcément si l’on n’a pas encore creusé le sujet, et que l’on ne se pose guère de questions. Mais la manière dont nous vivons est (ou peut être) un engagement politique. Argent, logement, nourriture, moyens de transport, information, culture, tous les aspects de la vie quotidienne peuvent ainsi faire l’objet d’un examen minutieux permettant de nous débarrasser du superflu pour nous concentrer sur l’essentiel : l’être humain, son bien-être, son équilibre personnel. Un allègement matériel à mon sens salutaire qui me semble bien plus efficace pour emmerder le capitalisme, même si c’est pour l’instant seulement à titre individuel. Il lui en faudrait bien davantage évidemment pour être ébranlé… Mais cette démarche, qui m’est personnelle (soucieux de ma propre liberté de penser, je ne demande en effet à personne de me suivre, c’est mon propre cheminement) que de s’engager dans des mouvements ou des partis politiques de plus en plus discrédités, et bien souvent à raison. Par delà les exemples innombrables de corruption et de conflits d’intérêt, mêmes les gens les plus intègres sont limités, contraints et absorbés quasi entièrement par des échéances électorales lassantes et de moins en moins porteuses d’idées, de projets de société innovants, empreints d’enthousiasme et de sens pour l’intérêt collectif. Leur fonctionnement est rarement démocratique en profondeur. Ils ne m’apparaissent d’ailleurs plus vraiment très efficaces pour changer le monde, et je ne suis pas le seul à le penser si j’en juge par le niveau d’abstention de mes concitoyens. Mépriser ceux qui ne votent pas ou plus est une grave erreur.  Croire que son seul vote ( de même que sa seule abstention d’ailleurs)  va changer fondamentalement le système, qui y croit encore ?  Par contre, le fait de travailler sur un projet de vie conforme à mes convictions et aspirations, voilà qui m’apparait comme un projet politique plus pertinent, bien que si personnel. Une chose est toutefois certaine : à titre personnel au moins, il laissera moins de prise aux acteurs dominants du système, qu’ils soient industriels, banquiers, politiques ou financiers. Ce  projet politique et social  en vaut bien un autre, d’autant plus que la dimension écologique y est également particulièrement présente. Ainsi, je suis en train de travailler actuellement sur un projet d’acquisition (ou de construction, je ne sais pas encore) de Tiny House afin de limiter mes dépenses et mon « empreinte écologique » au maximum, et je suis incroyablement surpris de tout ce sur quoi on peut agir en la matière, à travers des exemples et des choix très concrets. Mais ça, c’est mon jardin secret… Tout ce que je peux vous dire, c’est qu’il n’est pas inintéressant de connaître l’origine de ce type d’habitat atypique.


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