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Pompidoul’optimisme

Publié le 18 avril 2016 par Gommette1

Le 11 mai prochain, le Centre Pompidou inaugure une rétrospective de l'œuvre du designer Pierre Paulin, une belle occasion de redécouvrir la révolution stylistique d'un créateur qui a été un des acteurs majeurs de l'avant-garde design de la dernière partie du 20ème siècle. Son mobilier pur, simple, minimal, coloré, joyeux incarnait une époque qui rêvait de modernité, de liberté, de bien-être collectif et d'une esthétique qui balayait l'historicisme bourgeois et pesant d'une décennie (les années 70) enkystée dans les références rancies.

Le 19ème Président de la République de l'époque, Georges Pompidou, élu en 1969 et disparu trop tôt le 2 avril 1974, était un chef d'Etat visionnaire qui a insufflé un vent de modernité formidablement stimulant dans l'Hexagone, dans une France qui venait de vivre mai 68 et attendait des gestes forts, des réformes, des changements, une vision d'avenir. C'est lui qui fait appel à Pierre Paulin pour violenter le Palais de l'Elysées, pompeux et tarte hôtel particulier sans charme architectural dans le centre de Paris, pour le métamorphoser en lieu d'image ancré dans la nouvelle réalité optimiste. Sans toucher à la structure intérieure, Pierre Paulin est invité à transformer le fumoir, le salon aux tableaux, la salle à manger et le dressing-room en faisant disparaître la pompe du passé pour révéler l'éperon mobilisateur du futur.

Le style Pierre Paulin, aux lignes claires, demeure incroyablement contemporain et universel, il ringardise les cohortes de petites maîtres ornementalistes qui pullulent dans les magazines de déco pour bobos qui se délectent dans le vintage piètrement remâché à l'envie chez Merci ou par Sarah Lavoine pour ne citer qu'eux. Mieux (ou pire encore, c'est selon), le style de Pierre Paulin célébré aujourd'hui donne un terrible coup de projecteur sur notre pays sans projets, sans vision, sans espérance, un pays aux mains des rentiers étatisés, des politicrates prédateurs et aux prises avec cette classe moyenne de petits bourgeois pseudo intellos et gauchos brouteurs de légumes bio qui roulent à vélo. Cette classe moyenne qui a voté pour le funeste locataire actuel de l'Elysées, l'incompétent que tout le monde déteste maintenant (il est bien temps...) parce qu'il n'insuffle qu'une chose : du néant et du désespoir.

L'hommage à Pierre Paulin est peut-être le sursaut pour se débarrasser de l'obscure période socialiste dans laquelle nous sommes plongés depuis bientôt cinq années, pour penser l'avenir avec optimisme, un avenir lumineux, coloré, joyeux, avec des vrais talents, avec des hommes neufs... On peut rêver.

Images : D.R.


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