Le Livre de la Jungle // De Jon Favreau. Avec Neel Sethi et la voix VO de Bill Murray et Ben Kingsley.
Après Alice au Pays des Merveilles, Maléfique, Cendrillon et Blanche Neige, Disney continue d’adapter ses classiques en films « live ». Bon, même si dans le cas de Le Livre de la Jungle le mot « live » est un peu galvaudé (seul le petit Mowgli et les prises de vues sont réelles), cela reste tout de même une adaptation avec un acteur réel. Réadapter le livre de Rudyard Kipling et accessoirement le film Disney n’était pas si facile que ça et le résultat vaut surtout pour la prouesse visuelle alors que globalement le reste perd un peu la formule originale. Certes, il y a des clin d’oeil intéressants qui permettent de passer un bon moment (dont la chanson entre Mowgli et Baloo) mais il y a toute la poésie qui a disparu. Même Kaa, le python, incarné ici par la voix de Scarlett Johansson semble vouloir ressembler à ce qu’il n’était pas dans le film d’animation des années 60. Même la fin est différente (et un second volet de Le Livre de la Jungle est déjà en pour parler, ce qui n’est pas très encourageant là non plus).
Les aventures de Mowgli, un petit homme élevé dans la jungle par une famille de loups. Mais Mowgli n’est plus le bienvenu dans la jungle depuis que le redoutable tigre Shere Khan, qui porte les cicatrices des hommes, promet d’éliminer celui qu’il considère comme une menace. Poussé à abandonner le seul foyer qu’il ait jamais connu, Mowgli se lance dans un voyage captivant, à la découverte de soi, guidé par son mentor la panthère Bagheera et l’ours Baloo. Sur le chemin, Mowgli rencontre des créatures comme Kaa, un pyton à la voix séduisante et au regard hypnotique et le Roi Louie, qui tente de contraindre Mowgli à lui révéler le secret de la fleur rouge et insaisissable : le feu.
L’idée d’adapter cette histoire n’était pas forcément bonne dans le sens où la magie de l’animation ne fait ici pas du tout son effet. Par moment, on a l’impression de retrouver des effets spéciaux beaucoup trop présents ce qui manque cruellement de profondeur et de folie. Le visuel veut tellement être réaliste qu’il oublie de nous faire vibrer. En mettant tous les moyens là dedans, on perd vraiment les forces de l’histoire originale. Jon Favreau (Iron Man), continue de travailler pour l’écurie Disney simplement en passant de Marvel à l’adaptation de films d’animation. Si le résultat est donc plus que moyen, il est surtout dû au talent plus que limité du jeune Neel Sethi. Ce dernier n’a pas les épaules pour porter le rôle que le film lui donne. On perd donc tout un tas de messages qu’il devait faire passer aux jeunesse son âge. C’est bête car je pense qu’avec un acteur plus chevronné on aurait pu avoir quelque chose de tendre et de réellement réussi. En plus de ça, le tigre Shere Khan prend une place beaucoup plus importante dans ce récit et les évènements les plus terribles, sensés introduire de l’émotion en manquent cruellement.
Car Le Livre de la Jungle n’est pas touchant pour un sou. Le film tente, mais uniquement par la force du récit sauf que mal incarné et mal écrit, ce n’est pas ce qu’il faut pour être séduit à l’issue. Le film cherche probablement à séduire un public adulte aguerri avec un ton plus sombre que le film d’animation. Du coup, on sent que Le Livre de la Jungle laisse plus ou moins tomber l’humour et l’inventivité au profit de choix beaucoup plus complexes qui ne servent pas le récit. C’est ainsi beaucoup d’effets spéciaux pour pas grand chose dans un film qui semble avoir été intégralement pensé comme un produit marketing, de plus au service de la 3D (que je n’ai pas eu la chance de voir mais qui ne m’a guère donné envie). Si dépoussiérer des films comme Le Livre de la Jungle n’est pas forcément bête, le résultat est tout autre.
Note : 4.5/10. En bref, une adaptation qui vaut surtout pour ses prouesses visuelles et qui ne vaut pas pour grand chose d’autre. Dommage.