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JUSTICE > Attentats de Paris : les dessous de l’enquête Franco-belge

Publié le 18 avril 2016 par Fab @fabrice_gil
Equipe commune d’enquêteurs, magistrat de liaison, échange de renseignements : comment la France et la Belgique, base arrière de la cellule jihadiste qui a tué 130 personnes le 13 novembre à Paris, coopèrent dans une enquête particulièrement ficelée.

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Trois officiers de police belges montent la garde dans la commune de Schaerbeek, dans la région de Bruxelles I ©Afp.com / LAURIE DIEFFEMBACQ

Créée dans les jours qui ont suivi les actes terroristes de Paris, l’enquête relative aux attentats du 13 novembre rassemble l’ensemble des magistrats et policiers dans les deux pays. Concrètement, elle permet à des enquêteurs français de se déplacer facilement en Belgique pour assister à certains actes diligentés par leurs homologues. Ces enquêteurs sont notamment présents lors des auditions de Salah Abdeslam, seul survivant des commandos parisiens, interrogé tout au plus à deux reprises depuis son interpellation à Bruxelles, le 18 mars dernier. "Ils ne participent pas aux interrogatoires, ils sont là en tant qu’observateurs", explique Carine Couquelet, avocate d’Hamza Hattou, l'un des deux hommes qui a ramené Abdeslam à Bruxelles le lendemain des attaques.Des Français assistent également à des perquisitions, comme le 15 mars dans un appartement bruxellois, lieu qui a servi de planque à Salah Abdeslam. La perquisition avait dégénéré et quatre enquêteurs, dont une Française, avaient été blessés au cours d’une fusillade. L’équipe commune permet ainsi aux enquêteurs Français d’avoir accès rapidement aux écoutes téléphoniques, images de vidéosurveillance, ou tout autre scellé saisi par leurs homologues Belges. On dénombre quatre autres dossiers terroristes en cours : l’attentat au Musée juif de Bruxelles, l’attaque ratée du Thalys, la filière jihadiste démantelée de Verviers en Belgique, et le projet d’attentat déjoué en France après l’arrestation de Reda Kriket.Magistrat de liaisonLe procureur de Paris, François Molins, s’entretient "plusieurs fois par jour" avec le procureur fédéral belge Frédéric Van Leeuw, assure le député socialiste Sébastien Pietrasanta, rapporteur de la commission d’enquête parlementaire française sur le 13 novembre. Mais la coopération entre Paris et Bruxelles reste pointée du doigt. Pour faire taire les critiques, les deux gouvernements ont annoncé en février dernier la nomination prochaine d’un magistrat de liaison détaché à l’ambassade de France à Bruxelles. Ce "trait d’union" aura pour mission de "fluidifier l’entraide" et de familiariser les magistrats avec le système judiciaire du pays voisin alors que des différences notables existent, notamment en termes de garde à vue ou de perquisition, compliquant ainsi le travail des enquêteurs.Echange de renseignements"Cela circule plutôt bien. Mais la culture n’est pas à l’ouverture totale", relève Michaël Dantinne, criminologue à l’université de Liège. "Pour être efficace, il faudrait une plateforme d’échanges au sein des services européens et on en est très loin". Des spécialistes pointent aussi l’organisation complexe de la collecte de renseignements côté belge : l’existence de 192 forces locales de police et, pour Bruxelles, de 19 communes autonomes, dont Molenbeek, Forest et Schaerbeek au cœur de l’enquête, ne favorise pas le partage des informations.

De nombreux suspects interpellés en Belgique, aux premiers rangs desquels Salah Abdeslam et Mohamed Abrini, soupçonné d’avoir eu un rôle de logisticien dans les tueries de Paris, intéressent la France. Mais les attentats du 22 mars à Bruxelles ont compliqué la donne : Abrini a reconnu être "le troisième homme" de l’aéroport de Zaventem et les enquêteurs belges s’interrogent sur le rôle qu’aurait pu jouer Salah Abdeslam s’il n’avait pas été arrêté quatre jours plus tôt. FG

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