Il faut parfois éviter les lieux communs, taclerles notions vagues et imprécises qui mènent droit aux généralités, mais accepter les évidences : le gay n’aime pas le football.
En plein Euro 2008 et alors même que l’équipe de France exhibe ses cuisses musclées aux caméras du monde entier, notre ami boude la compétition, totalement hors-jeu.
Ily a peut-être l’aspect collectif du sport, qui s’accommode mal de la marginalité de l’amour des garçons qui isole souvent le temps d’une enfance brumeuse. Il y a aussi la promiscuité du désir; voisinage désagréable du fantasme sexuelet de la proximité choquante. Enfin il y a le combat à livrer contre un adversaire, une guerre des nerfs maudite pour notre objecteur de conscience érigé en mauviette.
Alors quand l’arbitre siffle la fin du match, on remercie le Paris Foot gay de défendre le droit à la différence, car eux sont gays et jouent au foot avec ou sans prolongations.
Cette tendance à s’affirmer indépendamment des autres entraine l'homosexuel dès sa plus tendre enfance sur un terrain boueux, où la société bien pensante lui coupe l’herbe sous le pied et le prive ainsi sans carton rouge de la quintessence du groupe.