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Barclays met les big data au service des PME

Publié le 19 avril 2016 par Patriceb @cestpasmonidee
Barclays Si les grandes entreprises sont bien équipées pour explorer et faire « parler » leurs données, les PME sont souvent démunies en la matière. Afin de réduire cette inégalité, Barclays proposera bientôt à ses clients un nouveau service d'analyse de leurs flux financiers, créant de la sorte un de ses premiers modèles d'affaires à base de « big data ».
La solution « SmartBusiness » sera accessible au demi-million de petites et moyennes entreprises clientes de l'institution à compter du mois prochain, moyennant une redevance de 4,95 livres sterling par mois. Intégrée au cœur de la plate-forme de banque en ligne, elle représente en quelque sorte un équivalent des outils de PFM adapté aux professionnels, avec un tableau de bord leur permettant de consulter les indicateurs clés de leur activité d'un coup d'œil et d'en suivre l'évolution en quelques clics.
Ces fonctions basiques, qui auront probablement plus de valeur pour des responsables d'entreprise que pour les particuliers, sont complétées par une option plus originale, de comparaison : les chiffres clés de la société sont mis en regard d'une moyenne (anonymisée, bien entendu) des autres acteurs du même secteur et de la même zone géographique. Voilà un moyen simple, accessible et constamment réactualisé de surveiller la concurrence et de mieux maîtriser les leviers de la compétitivité.
Encore plus intéressant, les PME qui ont choisi une des solutions d'encaissement (en ligne ou en boutique) de BarclayCard vont également profiter d'informations détaillées sur leur clientèle (elle aussi anonymisée) : profils démographiques et catégories de revenus, statistiques sur les transactions, fidélité et récurrence des achats… Et ces caractéristiques font naturellement partie des éléments de comparaison concurrentielle !
Barclays SmartBusiness
La démarche de Barclays, quoique rare dans le monde bancaire, n'est ni une exclusivité ni une surprise. Un exemple similaire était donné dès 2010, aux États-Unis, par US Bank et les applications de ce genre vont certainement devenir de plus en plus populaires, sous la pression conjuguée de la baisse généralisée des marges (et le besoin conséquent de trouver de nouvelles sources de revenus) et de la montée des usages des données qu'abritent les institutions financières (et des technologies qui les rendent possibles).
Viser d'abord les entrepreneurs avec une telle offre constitue la voie facile sur le chemin de la monétisation des données : ils seront certainement plus aisément convaincus des bénéfices qu'ils pourront en tirer, ce qui permet à Barclays de mettre en place un modèle économique direct (par abonnement). Par ailleurs, le risque d'indignation autour de l'exploitation d'informations personnelles devrait être mieux contrôlé (bien que l'inclusion dans le périmètre des transactions de paiement des particuliers induise un risque…).
Le « SmartBusiness » n'est vraisemblablement qu'une étape dans un mouvement de grande ampleur, qui verra rapidement émerger une multitude de nouveaux services basés sur les « big data ». Et ce n'est pas l'adoption de lois européennes plus strictes sur la protection des données personnelles qui inversera la tendance (même si elles continuent, plus que jamais, à servir d'alibi à ceux qui préfèrent l'immobilisme).

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