La digue nord de nouveau retardée. La réhabilitation de la digue nord de Charron est de nouveau repoussée
Publié le 20 avril 2016 par Blanchemanche
#XynthiaPubliéle 19/04/2016 par Yannick Picard
Patrick Blanchard alterne aujourd’hui entre colère et dépit. © PHOTO Y. P.« Je suis usé par l'administration », tempête aujourd'hui, Patrick Blanchard, le président du Syndicat mixte hydraulique du nord Aunis (Syhna). La raison de...
« Je suis usé par l'administration », tempête aujourd'hui, Patrick Blanchard, le président du Syndicat mixte hydraulique du nord Aunis (Syhna). La raison de cette colère ? La réhabilitation de la digue nord de Charron est de nouveau repoussée. Retour sur six années de bataille.
Charron c'est tout d'abord trois vies emportées par la tempête Xynthia dans la nuit du 27 au 28 février 2010. Puis une succession de politiques venus prendre le pouls d'un village exsangue, Nicolas Sarkozy le premier, suivi de près par Ségolène Royal. « Cette digue nord est à l'état de ruine », avait alors déclaré la présidente de l'ex-région Poitou-Charentes. « L'argent est là », assurait-elle.« On va faire la révolution »Mais c'était sans compter sur les longues et coûteuses études, nécessaire pour bâtir des ouvrages de protection contre les submersions. Engluée dans la véritable usine à gaz qu'est le Programme d'actions de prévention contre les inondations (Papi) Nord-Aunis, la digue nord de Charron s'était vue une première fois retoquée lors de la validation de ce dernier le 19 décembre 2013. La Commission mixte inondations (CMI) demandait alors des études complémentaires, portant sur l'impact que pourrait avoir la hauteur de la digue nord sur la ville de Marans en cas d'une nouvelle submersion.Le 19 décembre dernier, tout semblait rouler, la préfète de la Région Poitou-Charentes, Christiane Barret, annonçait le scénario retenu par l'État, prenant en compte le résultat des fameuses études : « La digue nord aura une hauteur de 4,80 m. »Quelques jours plus tard, même le préfet de la Charente-Maritime, Éric Jalon, réussissait à ramener à la raison la présidente de l'Association pour l'urgence de la sauvegarde et l'essor de Charron (Ausec), Marie-Ange Morin, pour qui la digue nord c'était 5,20 m ou rien.Aujourd'hui, tout bonnement, ce ne pourrait bien être rien. Les études n'ont pas été présentées à la CMI qui s'est réunie le 7 avril dernier, car elles ont été au préalable retoquées le 18 mars par la Commission inondations plan Loire (CIPL). Cette dernière demandant encore de nouvelles études.Trop cher et trop long répond Patrick Blanchard, le président du Syhna, qui laisse échapper sa colère et son dépit : « Qui va payer encore ? Je n'ai pas de planche à billets. Qu'ils disent tout simplement qu'ils ne veulent pas de la digue nord ! ». Colère également chez Marie-Ange Morin : « On va faire la révolution ! Il y a les Nuits debout et bien nous, nous allons faire les jours couchés. » Une prochaine Commission mixte inondations est prévue à la fin de l'année.Yannick Picardhttp://www.sudouest.fr/2016/04/19/la-digue-nord-de-nouveau-retardee-2334789-1292.php