Montreuil ferme l’office de tourisme : trois salariées bientôt licenciées

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Aurélie Lebelle | 19 Avril 201

Montreuil, office du tourisme. Après une assemblée générale extraordinaire prévue le 3 mai prochain, l’association de l’office du tourisme devrait être dissoute.(LP/Aurélie Lebelle.)

Il était tard. L’arrêt de la subvention octroyée depuis 2003 à l’association qui gère l’office du tourisme (OT) de Montreuil n’avait suscité aucune levée de boucliers. A peine quelques votes contre et un zeste d’abstentions. C’était le 6 avril dernier, dans la salle du conseil municipal.

Depuis, le petit local de l’office, installé à la Croix-de-Chavaux, est fermé au public. A l’intérieur, on fait déjà les cartons. « Silence, on ferme », graffe d’ailleurs un artiste local sur la devanture, pour apporter son soutien à l’équipe. Car le 3 mai prochain, une assemblée générale extraordinaire devrait voter la dissolution définitive de l’OT. L’arrêt de la subvention annuelle — 204 000 € ces dernières années — a en effet stoppé net les nombreuses manifestations organisées. Et poussé les trois salariées en CDI de l’OT vers la sortie.C’est là que ça coince. Car deux d’entre elles sont en congés maternité jusqu’en juin et septembre. Impossible donc légalement pour Nicole Menu, la présidente bénévole de l’office de les renvoyer pendant cette période. « Nous sommes aujourd’hui dans une situation financière catastrophique, explique-t-elle. Un commissaire aux comptes a d’ailleurs engagé une procédure d’alerte. » Les comptes de l’association ont été bloqués à la hâte. Seuls les salaires sont encore versés.Le projet de changement de statut de Bessac retoqué par l’associationComment en est-on arrivé là ? Difficile à démêler. Déjà, depuis plusieurs mois, la ville a envoyé des signaux d’alarme : l’office coûte trop cher, il faut se recentrer sur le Web, ne pas renouveler les apprentis… « Nous étions prêts à faire des concessions et à évoluer », assure Sandrine Reisser, la directrice de l’office. D’autant que l’association puisait dans ses fonds propres depuis des années. « 100 000 € de pertes en trois ans », assure Mireille Alphonse, l’adjointe EELV en charge de l’attractivité territoriale.Il fallait donc changer quelque chose. « Le cahier des charges était incompatible avec les aides et nos revenus propres », assure l’équipe de l’OT. Une étude commandée par la mairie — à laquelle nous n’avons pas eu accès — devait justement faire un audit de la situation.Le bilan est tombé le 9 décembre, dans le bureau du maire PC Patrice Bessac. D’accord pour faire perdurer la subvention mais les statuts doivent changer. Le maire, ou quelqu’un nommé par lui, doit prendre la présidence, les professionnels doivent être beaucoup plus nombreux dans le bureau. La petite équipe de l’OT a freiné des quatre fers. L’AG extraordinaire convoquée quelque temps plus tard a retoqué la proposition. « Pas question que l’OT tombe dans le giron politique de la mairie », glissent certains. « La nouvelle organisation ne garantissait pas le maintient des salariées », assure une autre.Où ira la taxe de séjour destinée à la promotion touristique ?Quelques semaines après, le conseil municipal a coupé la tête de l’office de tourisme. « Un drame social » pour le député PS Razzy Hammadi qui s’interroge sur la destination de la taxe de séjour, qui finançait jusqu’ici la subvention versée à l’OT. Car la taxe prélevée par les hôteliers et reversée à la ville, qui devrait avoisiner 250 000 € en 2016 à Montreuil, doit forcément être attribuée à des dépenses relatives « à la promotion touristique ».Or, rien n’est fléché en ce sens dans le budget de l’année. 120 000 € vont être reversés à l’association pour boucler ses comptes. Et le reste ? « Un événement pour accompagner au mieux le Salon du livre va être mis en place, précise Mireille Alphonse. Et nous travaillons déjà au bail de la nouvelle structure à dimension territoriale qui pourrait voir en 2017. »On n’en saura guère plus. Du côté d’Est Ensemble, on assure néanmoins qu’il « n’y a pas de travaux particuliers lancés à ce sujet » mais qu’une structure de la sorte « aurait du sens ».
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