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Challenge critique 2016 : Stéphanie Clairis

Publié le 21 avril 2016 par Aicasc @aica_sc

Voilà le challenge critique proposé par l’Aica Caraïbe du Sud  en février dernier  pour  créer un espace de réflexion, d’échanges,  d’émulation entre critiques et  un espace de valorisation des artistes

https://aica-sc.net/2016/02/23/challenge-critique-de-laica-2016/

A partir d’aujourd’hui, les textes seront publiés les uns après les autres sur le blog  et les résultats seront annoncés ultérieurement , le temps pour les membres du jury de se réunir et de délibérer.

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Ricardo -Lafontaine, entre simplicité et confusion…

L’univers de Ricardo Ozier-Lafontaine se situe entre l’infiniment simple et l’infiniment confus. Le multiple crée l’unité et l’ombre révèle la lumière. C’est une dentelle.

Son œuvre unit le noir et le blanc mais ne les mélange pas. Il s’agit d’être proche, mais de rester soi. C’est monde où tout est lié, où chaque entité n’existe que dans un élément plus grand qu’elle. C’est une foule, c’est un écosystème.

Comme le Créateur a conçu, avec la poussière, l’être le plus abouti qui soit, l’artiste a transformé une infinité de créatures imparfaites en un engrenage sophistiqué, avec la patience d’un horloger. Dans cette matrice fertile, chaque embryon a son cordon, chaque rivière a ses poissons. L’enchevêtrement est harmonieux ; la masse se meut sans heurts. C’est un flux.

C’est un éloge de la vie, une victoire du tout sur le rien.

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La toile est carrée mais les lignes sont courbes. Le contenu a pris la forme du contenant. La nature n’aime pas le vide. C’est viscéral.

 Il y a, dans les traits de Ricardo Ozier-Lafontaine, autant de souplesse que de précision, autant de liberté que de contrainte. Le geste est à la fois franc et pudique. L’expression est libre mais contenue. C’est cérébral.

L’artiste, soigneusement, a insufflé la vie à chaque créature avec la précision d’un alchimiste. Nul n’a été oublié, pas un détail n’a été négligé. Derrière chaque œil, se trouve une âme. Le Créateur s’est appliqué. Quand la poésie rencontre la science, la subtilité prend corps.

L’œuvre est aussi fluide que complexe. La déchiffrer n’est pas la lire. La facilité n’existe pas. Le temps qui s’écoule révèle sans cesse une dimension nouvelle. La plus petite des cellules n’est pas identique à sa jumelle. C’est infernal.

Ecritures intérieures

Ecritures intérieures

C’est une société qui grouille. Elle s’alimente, se reproduit. Les points s’unissent et forment des traits. Les chemins se séparent puis s’entrelacent. C’est charnel.

Y a-t-il un début et une fin ? Un point de départ, un point d’arrivée ? L’intelligence peut-elle être collective ? Quelque chose d’infime peut-il être précieux ? Ou la richesse réside-t-elle dans la profusion ?

Chaque tableau de Ricardo Ozier-Lafontaine en appelle un autre, comme les pièces d’un grand puzzle. Son œuvre nous transporte de l’infiniment petit vers l’infiniment grand. C’est un voyage des origines vers l’au-delà, dans un cycle qui n’a pas de fin.

Stephanie Clairis


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