Une grossesse sur 5 est concernée par le diabète gestationnel, une maladie qui peut affecter le développement du bébé dès les premières semaines de grossesse, révèle cette étude de l’Université de Cambridge. Pourtant, le dépistage n’est effectué qu’au cours de la 28e semaine. De nouvelles données, présentées dans la revue Diabetes Care, qui incitent à avancer ce dépistage à la 24è semaine de grossesse.
Le diabète gestationnel, l’une des complications les plus fréquentes de la grossesse, affecte environ une future mère sur 5, avec ses risques de multiples complications, comme une trop grande taille ou un poids trop élevé du bébé pour l’âge gestationnel, des complications associées lors de l’accouchement et un risque accru de fausse couche et de mortinatalité. Son dépistage est effectué entre la 24 et 28è semaine de grossesse. Or cette nouvelle étude révèle que certains bébés de femmes atteintes de diabète gestationnel présentent déjà des anomalies de développement au moment du diagnostic. Le diabète gestationnel est fréquemment associé à un surpoids ou une obésité. De nombreuses études ont démontré qu’une réduction même modeste de l’indice de masse corporelle (IMC) peut contribuer à réduire son incidence et ses complications.
Les chercheurs de Cambridge ont mené cette étude de cohorte prospective pour déterminer si le développement anormal du bébé pouvait précéder le diagnostic de diabète chez la mère, en suivant 4.069 femmes enceintes pour la première fois et les taux de croissance de leur bébé in utero. Les femmes ont été réparties en fonction d’un diagnostic de diabète gestationnel après 28 semaines (n=171, 4,2%) ou non (n=3.898, 95,8%). Le critère principal de l’étude était le tour de taille du bébé, estimé par l’échographie de l’utérus de la mère à 20 et 28 semaines de grossesse, les critères secondaires, le périmètre crânien et le périmètre crânien/tour de taille du bébé. Enfin, la croissance des bébés à 20 et 28 semaines a permis de les répartir en 10 groupes. L’analyse montre que,
· 4,2% des femmes ont reçu un diagnostic de diabète gestationnel,
· à 20 semaines de grossesse, aucune différence n’est constatée dans la croissance des bébés de mères atteintes ou pas de diabète gestationnel,
· un gros poids par rapport à l’âge gestationnel est néanmoins relevé chez les bébés de mères obèses,
· à 28 semaines, les différences sont plus prononcées :
· les mères diagnostiquées avec un diabète gestationnel sont 2 fois plus susceptibles d’avoir un gros bébé sur la base de la principale mesure, le périmètre crânien (RR : 2,05), idem pour le rapport périmètre crânien/tour de taille du bébé,
· les mères obèses et diagnostiquées avec un diabète gestationnel sont 5 fois plus susceptibles d’avoir un plus gros bébé sur la base du périmètre crânien (RR : 4,52) et 3 fois plus élevé sur la base du rapport périmètre crânien/tour de taille du bébé.
Les conclusions des auteurs sont claires : le diagnostic de diabète gestationnel -effectué aux alentours des 28 semaines de grossesse- est précédé par une croissance excessive du fœtus, entre la 20è et la 28è semaine. Et à ces effets du diabète gestationnel peuvent s’ajouter les effets de l’obésité maternelle. Des données qui suggèrent d’avancer le dépistage du diabète avant les 28 semaines, avec un point critique qui reste à définir, alors qu’à 20 semaines, les anomalies de croissance ne sont pas encore perceptibles. D’autres experts, qui commentent cette étude, suggèrent de se tenir aux 24 semaines- ce qui resterait conforme aux lignes directrices existantes.
Source:Diabetes Care April 7 2016 doi: 10.2337/dc16-0160Accelerated Fetal Growth Prior to Diagnosis of Gestational Diabetes Mellitus: A Prospective Cohort Study of Nulliparous Women.
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