Dice // Saison 1. 6 épisodes.
BILAN
Scot Armstrong a tenté. On ne peut pas dire que Andrew Dice Clay soit la star la plus intéressante qu’il soit mais ce n’était pas forcément bête de tenter. Surtout qu’avec Kevin Corrigan dans les parages cela pouvait faire quelque chose de sympathique au minimum. Après un pilote assez médiocre, nous nous sommes alors retrouvés avec un truc tout aussi médiocre par la suite. Ce que je regrette avec Dice c’est qu’elle n’ait pas vraiment été capable d’aller au delà de ses prémices de bases pour faire un truc un poil plus entrainant. En seulement six épisodes (ce qui veut dire aussi que Showtime faisait confiance en Dice, vu le peu d’épisodes commandés), nous avons tout ce que Andrew Dice Clay est dans la vie ou en tout cas semble être. Scot Armstrong tente de raconter la vie de cet homme qui joue lui-même car je suis sûr et certain qu’il aurait été terriblement mauvais dans un autre rôle. On sent que cette comédie veut nous présenter les coulisses de la vie de cet homme, sans que cela ne soit pour autant brillant non plus. C’est quelqu’un qui sort avec une femme forte, qui est pour le mariage gay (mais je ne vais pas revenir sur la blague assez fun du pilote sur cette histoire). Le premier épisode est d’ailleurs là pour permettre à Dice de dire qu’il n’est pas homophobe et qu’il n’a rien contre les gays.
On veut donc nous dire que Dice n’est pas celui que l’on a vu sur MTV et qui a inspiré un boycott du Saturday Night Live ? J’ai l’impression qu’au fond Dice joue sur deux plans et deux discours totalement différents. D’un côté celui qui tente de montrer Dice comme quelqu’un de bien, quelqu’un qui aime tout le monde et qui critique ceux qu’il faut critiquer (dans un but humoristique bien entendu). Mais d’un autre côté, Dice est aussi le même que celui que l’on a déjà vu auparavant, dans d’autres trucs. Je me souviens d’avoir déjà entendu parler d’Andrew Dice Clay pour la controverse sur MTV de 1989. Accessoirement, en 2011 il était dans le classement des pires comédiens de stand-up. Du coup, je me demande vraiment si Dice était nécessaire d’autant plus que le comique du comédien ne correspond pas forcément à ce que j’aime non plus. Si Dice est une façon pour lui de se laver de son passé, je trouve que c’est une tentative ratée. Certes, je comprends pourquoi Showtime a commandé cette comédie, en grande partie car c’est justement un homme sujet à controverse, sur lequel on peut avoir des avis tranchés. On sent donc qu’il est toujours agressif dans sa façon de parler (même la plus naturelle qu’il soit), qu’il est macho à souhait, qu’il a un ego à satisfaire, etc.
On a d’ailleurs l’impression par moment que Dice est toujours coincé dans les années 80 dans sa façon de parler, dans sa gestuel, dans sa façon de s’habiller. Il n’est pas quelqu’un de moderne et en gardant tous ces adages qui nous rappellent son passé, je crois que l’on ne peut donc pas vraiment accepter qu’il ait changé. Heureusement pour nous, Scot Armstrong a su créer des bonnes petites blagues qui apportent un brin d’humour réussi là dedans. Avec quelques bonnes blagues bien fichues, on se retrouve donc avec une série qui n’a pas totalement perdu son humour et ce n’est pas plus mal. Dice vit maintenant à Vegas avec une carrière de raté et une montagne de dettes. Ce qui est le plus intéressant dans Dice et ce que Scot Armstrong a su faire c’est surtout par rapport au casting de secondaires comme Carmen (incarnée par Natasha Leggero). Même Milkshake (incarné par Kevin Corrigan) tente plus ou moins de nous faire oublier certaines erreurs faites avec le héros ce qui n’est pas plus mal. Du coup, Clay est plus ou moins le maillon faible de Dice alors que la série est sensée être la sienne, celle dont ile st le héros. Il n’a jamais été un comédien connu pour ses talents d’acteur.
Clay peut incarner Dice, mais dès qu’il est sorti de sa zone de confort comme dans le second épisode avec Adrien Brody, les choses sont beaucoup plus difficiles à cerner. Et le jeu de Clay est terriblement mauvais. Il n’est pas capable de faire ce que Louis C.K. a fait avec Louie. Loin de là. Mais il tente quitte à se couper l’herbe sous le pied avant même d’avoir marché dessus. Finalement, Dice est très loin d’être Louie ou même The Jim Gaffigan Show. Ces deux dernières sont beaucoup plus efficaces dans leur façon de dépeindre un récit semi-autobiographique.
Note : 3/10. En bref, une déception.