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[Critique] Dalton Trumbo

Par Wolvy128 @Wolvy128

3-étoiles

Affiche dalton trumbo
Hollywood, la Guerre Froide bat son plein. Alors qu’il est au sommet de son art, le scénariste Dalton Trumbo (Bryan Cranston) est accusé d’être communiste. Avec d’autres artistes, il devient très vite infréquentable, puis est emprisonné et placé sur la Liste Noire : il lui est désormais impossible de travailler. Grâce à son talent et au soutien inconditionnel de sa famille, Il va contourner cette interdiction. En menant dans l’ombre un long combat vers sa réhabilitation, il forgera sa légende.

Plutôt habitué aux comédies potaches (Austin Powers, Mon beau-père et moi, Moi, député…), le réalisateur Jay Roach se plonge cette fois dans le biopic politique avec Dalton Trumbo. Un genre qui ne lui est toutefois pas totalement étranger puisqu’il s’y était essayé, avec succès, en 2011 au travers du très bon Game Change, qui décrivait les coulisses de la campagne présidentielle américaine de 2008 opposant Obama à McCain.

Malheureusement, le constat n’est pas aussi réjouissant ici puisque si le long-métrage est loin d’être mauvais, il souffre néanmoins de quelques faiblesses gênantes. Reconstitution laborieuse, script mou du genou (le comble pour un film traitant d’un scénariste comme Dalton Trumbo), récit convenu, mise en scène plate, personnages manquant d’épaisseur… les défauts sont finalement assez nombreux. Le plus regrettable de tous étant peut-être l’énorme manque d’ambition dans le traitement du sujet, celui-ci se contentant d’aborder un certain nombre de points sans jamais les approfondir ni apporter un éclairage nouveau (par rapport à notre société d’aujourd’hui par exemple). Compte tenu de la richesse des thématiques exploitées, c’est tout de même sacrément déplorable.

Photo dalton trumbo
Pour autant, tout n’est pas à jeter, et le film dans sa globalité est loin d’être désagréable. On prend effectivement un plaisir non dissimulé à suivre le parcours semé d’embûches du célèbre scénariste. Il faut dire que le personnage est empreint d’un humour ravageur qui contribue grandement à le rendre attachant. En outre, la performance de Bryan Cranston est assez saisissante. Si l’acteur, surtout connu pour son rôle dans la série Breaking Bad, est parfois à la limite du cabotinage, il livre tout de même une performance crédible dans la peau de cet artiste aux profondes convictions. Naturel et investi, il constitue l’un des éléments forts du film. Dommage en revanche que les seconds rôles soient aussi en retrait car cela aurait pu donner des étincelles. Citons néanmoins la trop rare Diane Lane, le discret Louis C.K. et le toujours convaincant John Goodman qui parviennent sans trop de difficulté à tirer leur épingle du jeu. Quelques-unes des meilleures scènes du film interviennent d’ailleurs lorsqu’ils sont présents.

En conclusion, malgré un sujet fascinant et un Bryan Cranston très en forme, Dalton Trumbo est donc plombé par un traitement manquant d’ambition et une réalisation d’une platitude absolue. Intéressant mais perfectible !



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