Après un premier opus franchement faiblard, suivi d’un second volet déjà plus sympathique, ce troisième film élève encore un peu plus le niveau en plongeant Captain America, et même l’ensemble des Avengers, dans un conflit interne aux conséquences désastreuses. Enfin, pas si désastreuses que cela puisqu’on se doute tout de même dès le départ de l’issue finale du désaccord, ce qui affaiblit légèrement l’un des enjeux principaux du long-métrage. Néanmoins, toute la réflexion autour du rôle des super-héros dans la société, et les dommages collatéraux qui découlent de leurs interventions, est plutôt bien amenée et bénéficie d’une belle profondeur, joliment renforcée par les convictions personnelles des différents protagonistes. De manière générale, le script se révèle d’ailleurs extrêmement dense. Sans être exempt de défauts ou de facilités scénaristiques, celui-ci réussit efficacement à traiter une toute nouvelle problématique et à introduire de nouveaux personnages. De là à dire qu’ils sont tous indispensables au récit, c’est une autre histoire, mais ils ont au moins le mérite d’exister et d’apporter un peu de fraîcheur. A ce titre, chapeau au talentueux Tom Holland (The Impossible) qui parvient, en quelques minutes à peine, à marquer les esprits dans la peau de Peter Parker.
En parlant de Peter Parker, alias Spider-Man, il faut d’ailleurs signaler que l’énorme scène d’action dans laquelle il intervient fait certainement partie des plus réussies du film. Impressionnante et jouissive, elle retranscrit à merveille les différents pouvoirs des forces en présence, tout en s’inscrivant aussi totalement au service du récit. Une qualité que l’on peut facilement étendre à l’ensemble des affrontements étant donné que ceux-ci s’avèrent vraiment maîtrisés de bout en bout. On regrettera cependant la qualité variable des effets spéciaux et la réalisation parfois brouillonne de l’action. Comme dans le volet précédent, la mise en scène peine en effet à trouver un équilibre entre dynamisme et lisibilité lors des combats. Pour finir, côté casting, le constat est plutôt satisfaisant puisque si certains acteurs se montrent plus convaincants que d’autres, aucun ne dénote véritablement. Ainsi, sans forcer son talent, Robert Downey Jr. enfile à nouveau brillamment son armure d’Iron Man et apporte un peu d’aspérité à une histoire qui aurait pu être fort plate si elle ne s’était concentrée que sur le (trop) lisse Captain America. Dans un tout autre registre, Anthony Mackie assure, quant à lui, avec brio une bonne partie de la touche humoristique du film, un ingrédient récurrent des productions Marvel mais qui ne fait pas forcément mouche à chaque fois.Pour toutes ces raisons, Captain America – Civil War s’impose donc comme un divertissement aussi intéressant que plaisant. Sans échapper à quelques défauts, le film peut tout de même s’appuyer sur un scénario étonnamment soigné et des scènes d’action extrêmement jouissives. Une bonne surprise !