On savait qu’à l’extrême droite, le FN était ennemi de l’art et de la culture, vecteurs d’un salutaire débat pluraliste. Mais comme en matière d’immigration, voilà que ses positions débordent également sur leurs cousins dits de droite potentiellement plus « classique », à LR. Ainsi, cet exemple qui démontre que les lobbies cathos intégristes homophobes de la Manif Pour Tous (LMPT) n’ont pas totalement disparu depuis la loi sur le Mariage pour tous.
Il suffit de lire l’article pour comprendre que cela ne doit rien aux raisons invoquées par le maire, et certainement pas à la seule préoccupation de ne pas troubler l’ordre public puisqu’il se trouve que par le plus grand des hasards, son délégué à la culture, Frank Debaud, est un fervent partisan de La Manif pour Tous.(source). En outre, il semblerait qu’il y ait une continuité politique dans la manière de traiter la liberté de parole et de culture chez Les (pseudos) Républicains, notamment vis à vis de ce genre de films… En effet, je me suis souvenu que Bruno Retailleau, récent Président de la Région Pays de la Loire, qui fut lui aussi contre le Mariage pour Tous et qui a même fait profession de l’abroger, ne répugne nullement au chantage aux subventions contre le centre LGBT de Nantes... Lequel est à l’origine du festival LGBT Cinépride. Un autre hasard…. corroboré très factuellement par la position de Laurence Garnier, Vice-Présidente du Conseil Régional à la Culture et, autre hasard providentiel, également opposée au Mariage pour tous. Après un vote favorable en commission culture dans ladite région, le dossier de demande de financement de Cinepride a été repoussé en commission générale, sous la volonté de cette militante LMPT qui semble un peu trop tout mélanger, et avoir de la culture une acception tout aussi étriquée que celle du FN. Elle n’a ainsi pas hésité à instruire un procès en sorcellerie moderne : Le motif invoqué par Madame Garnier, serait la position supposée « pas claire » de Cinépride vis-à-vis de la gestation pour autrui (GPA). (source). Heureusement, j’apprends à l’instant que le Département est venu se substituer au retrait de subvention de la Région pour sauver ce festival.
Doit-on craindre à présent que chaque fois qu’il y aura culture et homosexualité présents dans une même œuvre, cela fasse l’objet d’obstructions, de censure, voire de vandalisme systématique ? Et cela sans que le Ministère de la culture ne s’en émeuve plus que cela ? Voilà une atmosphère qui devient de plus en plus pesante, franchement.