The Boy // De Craig William Macneill. Avec David Morse, Jared Breeze et Rainn Wilson.
Je ne viens pas vous parler de The Boy sorti récemment au cinéma, mais d’un tout autre film adapté d’un roman de Clay McLeod Chapman par Craig William Macneill qui réalise ici son second long métrage et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’idée n’était pas mauvaise. Ce film, avec une certaine forme de mise en scène de cinéma indépendant pourrait être les prémices de tout un tas d’histoires complètement folles telles que celle de Norman Bates dans Psychose. Ce garçon est un sociopathe mais l’on ne sait pas tout de suite ce qui se passe. On va apprendre petit à petit qui est ce jeune garçon et surtout ce qui se passe dans sa tête. Cela arrive assez rapidement (notamment avec le coup du cerf au début du film) et par la suite les choses vont aller de mal en pis. Mais The Boy suggère beaucoup plus qu’il n’en montre. C’est de l’horreur psychologique et pas nécessairement violente. Cela aurait pu être poussé beaucoup plus loin mais en suggérant les pensées de ce jeune garçon, la série parvient à faire quelque chose de véritablement intelligent. Impossible de ne pas penser à Goodnight Mommy face à un film qui cherche à parler de l’enfant isolé, du fait d’être élevé par un seul parent sur les deux, etc.
Le portrait d’un garçon de 9 ans, sociopathe avec une fascination grandissante pour la mort.
Ce qui est d’autant plus étrange (et fascinant finalement) c’est que The Boy ressemble énormément à Goodnight Mommy, tant dans le scénario que dans l’habile mise en scène. En prenant le soin de développer l’histoire et les personnages, The Boy parvient à faire quelque chose de véritablement intelligent. Le rythme est donc très bizarre mais il sait rester intelligent, en grande partie car les rebondissements arrivent toujours au bon moment. La tension monte petit à petit alors que le but est de montrer que la folie de ce garçon ne va faire que grimper à cause de tout un tas de chose qui lui sont arrivé. Ce que je trouve dommage c’est que le film ne cherche pas forcément à produire plus d’effets qu’il ne semble avoir été fait pour au premier abord. Du coup, les idées de mise en scène du départ n’ont pas forcément de suite dans le sens où tout reste assez filiforme (à sa façon bien évidemment). Je m’attendais à ce que The Boy ose un peu plus même si le film reste capable de produire quelques frissons par moment (notamment sur la fin). Le film maîtrise son idée de l’angoisse et parvient à en faire quelque chose qui change vraiment de ce que l’on avait pour habitude de voir.
En fonctionnant sur une sorte de Psychose version 2015, The Boy parvient à trouver son ton. Je trouve juste dommage que cela n’ait peut-être pas été un peu plus loin, d’autant plus qu’il y avait largement de quoi faire là dedans pour éviter de tomber dans tous les pièges. Du coup, si l’on doit faire un bilan de The Boy c’est un film qui a des idées mais qui reste parfois un peu trop creux dans sa réflexion. L’idée de présenter un petit garçon sociopathe est une très bonne idée, mais j’aurais peut-être préféré qu’ils donnent un peu plus de profondeur là dedans. Le huis clos est un terrain de jeu que j’aime beaucoup et ici il était vraiment judicieux mais sans trop savoir pourquoi, je n’ai pas été aussi happé par le tout que je n’aurais probablement espéré l’être.
Note : 4.5/10. En bref, le film a le désavantage de laisser un sentiment trop étrange par moment au détour d’une lenteur narrative qui ne sert pas toujours l’ensemble.
Date de sortie : Directement en DVD